Les tribulations de Sam, Flavie et Salomé

Catégorie : Voyage en Eurasie Page 1 of 9

1er voyage en Eurasie

That’s all folks

IMGP2832

Après un passage éclair à Pragues, nous nous sommes retrouvés à Paris comme dans un rêve. Nous l’attendions ce retour, surtout depuis 1 mois ; plus il approchait, plus l’excitation augmentait. Mais une fois sur place, une pointe d’appréhension s’est mêlée à la joie de retrouver nos proches : un pincement de voir le voyage se terminer, une inquiétude sur notre « réadaptation », des tonnes de questions sur l’avenir… la seule certitude, c’est notre envie de recommencer dès que nos finances nous le permettront.

En attendant, voici quelques chiffres :

– 49 semaines
– 19 pays traversés
– 9 visas demandés, obtenus et utilisés
– 41 tampons dans le passeport

– plus de 49 000 km parcourus
– 55 trajets en train
– 49 trajets en bus
– 8 trajets en bateau
0 trajet en avion
– plus de 900 heures passées dans les transports (soit plus de 5 semaines d’affilée)

– un budget de 19 000 euros
– soit en moyenne 387 euros/semaine
– 18 monnaies manipulées
– 1 code de carte bleue oublié

– 22 expériences de couchsurfing (dont 22 positives) en Pologne, Lituanie, Lettonie, Estonie, Russie, Corée du Sud, Japon, Chine, Thaïlande, Malaisie, Vietnam et Kazakhstan (ainsi qu’à Conflans-Ste-Honorine et Paris)
– des nuits en yourte en Mongolie et au Kirghizstan
– des nuits dans des cabanes de jungle et de plage en Malaisie et au Cambodge
– des nuits dans un monastère chinois
– des nuits « chez l’habitant » au Laos et au Kirghizstan
– une nuit dans un bain public en Corée du Sud
– beaucoup de nuits dans des trains et quelques-unes dans des bus
– et le reste dans des hôtels et des auberges de jeunesse, allant de « très bien » à « très glauque  »

Le tout avec un sac à dos de 12 kilos en moyenne sur les épaules, un peu plus en hiver, un peu moins en été à cause d’une amplitude thermique d’environ 70°, avec un minimum de -28° atteint en Mongolie et un maximum de +42° en Thaïlande !

IMGP3472

IMGP8546

Nous pensions rencontrer quelques difficultés sur la route, pendant les passages aux frontières, les recherches d’hébergements ou faire face à de gros imprévus, mais finalement tout a été très facile. Nous n’avons à déplorer que le vol d’une serviette de toilette, la perte de lunettes et de notre téléphone de secours et quelques classiques soucis de santé sans gravité.

En nous déplaçant sans avion, nous avons eu l’occasion de voir la transition de l’Europe à l’Asie, de ressentir toutes les changements de culture, de comportement, de paysage, de nourriture, de discuter avec beaucoup de gens d’horizons différents mais surtout d’écouter et d’apprendre. Notre mentalité européenne nous a sûrement fait perdre une partie des subtilités de ces changements mais nous avons l’impression de sortir enrichis de cette expérience.

IMGP5864 IMGP2011

Nous avons bien sûr vécu de belles aventures, mais nous avons aussi raté beaucoup de grands événements même si nous avons toujours eu une pensée pour ceux qui sont nés, ceux qui sont devenus docteur, ceux qui ont changé de région ou de pays, ceux qui ont dû porter des plâtres, des pansements ou des minerves, ceux qui ont eu l’agrégation, ceux qui sont allés au Portugal, en Italie, aux Stazunis, au Cambodge, en Angleterre, en Slovénie, en Islande, au Vietnam, en Inde, à la Réunion, ceux qui ont acheté des maisons, ceux qui sont devenus parents, ceux qui ont eu 30 ans, ceux qui ont fait leurs 1ers pas et dit leurs 1ers mots, ceux qui ont fait des travaux, ceux qui ont passé le bac…

Maintenant nos sacs sont vides et nos affaires sont rangées dans l’attente d’un nouveau départ.

IMGP1819

To be continued…

Toujours plus à l’ouest

En 40h de train nous avons fait un saut immense : en « enjambant » la Russie, nous avons définitivement quitté l’Asie pour retrouver le vieux continent.
Nous avons renoué avec l’Europe en Ukraine, où l’on a retrouvé un air de comme à la maison et où tout est devenu plus facile : communiquer, s’orienter, trouver à manger…  Tout ou presque est traduit en anglais, beaucoup de gens parlent anglais donc le recours aux mimes et aux dessins devient enfin moins fréquent. Qu’il est bon de comprendre et de se faire comprendre !
Autre fait appréciable, en n’étant plus visibles comme le nez au milieu de la figure, nous sommes redevenus des touristes anonymes. Et ça, c’est synonyme de tranquillité ; bien que cela parte d’une bonne intention,  être interrogé 10 fois par jour sur sa nationalité et s’entendre énumérer les même références à chaque fois (bonjour monsieur , merci madame, Paris je t’aime, Jean-Paul Belmondo, Zinedine Zidane…), ça lasse.

Au delà de ça, Kiev est une très jolie ville qu’il est agréable de découvrir en flânant. Sa spécialité : les églises orthodoxes. Florilège :

image

image

image

image

A Lviv, le cadre est assez similaire, une vieille ville, beaucoup de vieilles pierres et une concentration assez impressionnante d’édifices religieux (mais pas tous orthodoxes cette fois).

image

image

Le beau temps aidant, nous avons retrouvé une ambiance estivale familière avec des terrasses , des marchands de glaces, des musiciens de rue… Alors on s’est pris au jeu : balades, sieste dans des parcs, bières en terrasse (1€ la pinte, à ce prix là franchement vous feriez pareil), les vacances quoi !

Les trajets en train devenant de plus en plus courts mais aussi de plus en plus cher, nous avançons à l’aveuglette : n’importe quelle destination tant que c’est la moins chère et ça nous rapproche de notre but ( = la boulangerie de Clinchamps et le Chalet Savoyard rue de Charonne) . C’est comme cela que nous avons débarqué à Cracovie après une courte (mais fort confortable) nuit de train.

image

Ce qui fait le charme de Cracovie, c’est sa ville close, sa grand place et son château (pas de photo du château, il n’est au programme que cet après-midi ! ) ;

image

image

ce qui fait sa triste renommée, c’est la proximité d’Auswitchz-Birkenau.

image

Difficile de conclure là-dessus alors on se passera de conclusion pour cette fois, merci de votre compréhension.

KA3AXCTAH

Nous voici donc dans ce grand pays d’Asie centrale, bien connu pour ses…, euh, pour son… euh connu quoi !Nous sommes donc arrivés par le bus de nuit de Cholpon Ata à 5h du mat’, cassés et fatigués par ce curieux trajet nocturne (avec passage de frontière à 1h). Et que fait-on dans ces cas là ? On marche pour rejoindre le centre-ville à 5km de là en espérant qu’une fois sur place les cafés seront ouverts ! Bah non. Rien d’ouvert. Du coup on attend et on glane un peu de wifi pour trouver un hôtel afin de remplacer notre hôtesse de couchsurfing défaillante. Et nous avons trouvé des places dans un appartement guesthouse très sympa, avec un petit côté comme à la maison. S’ensuivent 4 jours de balades fainéantes dans une ville qui ressemble à Bishkek en plus grand et Moscou en plus petit.

IMGP2355

Du coup, elle laisse une impression étrange : on ne se sent pas au Kazakhstan mais plutôt quelque part entre l’URSS et la Russie moderne. Nous qui imaginions un revival de la Mongolie… la culture nomade s’est complètement perdue. Et c’est à peu près ce qui va ressortir du Kazakhstan en général : pas d’identité forte ou une culture oubliée. Toute l’activité se concentre désormais dans les villes et la nature est difficilement accessible ; le tourisme étant peu développé il est difficile et très onéreux d’organiser des excursions. Avant de venir, on s’était fait rêver avec les parcs nationaux mais à 200 € la journée, il a fallu se rendre à l’évidence…Nous nous sommes donc repliés sur les villes conseillées par notre guide et situées sur notre itinéraire : Shymkent, Turkistan, Alrask, Aktobe et Uralsk. Là encore ça casse pas des briques, en bref :- Nous nous n’avons passé qu’un jour et une nuit à Shymkent et c’était suffisant pour voir la ville : une place surdimensionnée , un petit musée et c’est plié.

IMGP2381

– Nous ne sommes pas restés beaucoup plus longtemps à Turkistan mais le stop en valait largement la peine. Ancienne ville étape sur la route la soie, la ville est aussi connue pour son imposant mausolée de Akhmed Yasaui (saint turc), érigé par Timour dans le style de Samarcande. L’endroit est rapidement devenu un haut-lieu de pèlerinage et s’est organisé comme tel avec une mosquée souterraine et un bain public.

IMGP2429

Nous avons profité de la proximité de Sauran pour aller y faire un saut et constater que le ministère du tourisme en charge de cette forteresse, ancienne capitale de la horde blanche mongole (XIVème siècle), n’en a pas grand chose à faire… au moins l’accès est gratuit.

IMGP2443mini

– Avec Alrask, nous avons atteint le top du top de la désolation : le génie stalinien a fait de la mer d’Aral une flaque d’eau et de cet important port de pêche un village déprimé et déprimant.

IMGP2466mini

IMGP2477mini

Les étals de poissons ont été remplacés par les débits de boissons ; mais bizarrement, peut-être parce que c’était le week-end, peut-être parce que la majorité de la population semble alcoolique, c’est dans cette ville qu’il y avait le plus d’ambiance (un peu glauque certes mais une ambiance quand même).Il faut dire aussi qu’on y a retrouvé des compagnons voyageurs et que cela a bien aidé !

DSC01676mini

– D’Aktobe, il faut retenir l’église orthodoxe et la mosquée qui se font face, toutes d’or vêtues, l’original complexe mosquée-zoo-centre commercial et… voilà voilà. La ville est grosso modo une avenue infinissable avec du pas grand chose dessus.

IMGP2506

– Enfin, Uralsk est notre dernière étape et pas la moindre parce que nous y sommes ‘coincés’ depuis une semaine ; pas par choix, ho non ! Le fait est que nous avons abandonné notre idée de traverser la mer caspienne en bateau pour rejoindre l’Azerbaïdjan (timing trop incertain) et de plutôt rejoindre l’Urkraine en train. Le seul hic, c’est que ce train ne part d’Uralsk qu’une fois par semaine et qu’il passe en Russie, ce qui veut dire qu’un visa de transit est indispensable (même si l’on ne descendra probablement pas du train).
Il semblerait que les services consulaires russes aient calqués leur organisation sur l’administration française : attendre, monter au 3ème, redescendre, monter au 5ème, redescendre, aller au sous-sol sur ordre du gardien qui ne comprend pas plus que nous ce qu’il se passe, attendre encore un peu, retourner au 3ème, donner les dossiers à un guichet, payer à un autre guichet, retourner au 1er et revenir le lendemain pour récupérer le sésame (après avoir attendu un peu bien sûr !).

IMGP2520

Bref, la traversée Kazakh nous laisse un goût d’inachevé, peut-être sommes nous passés à côté de quelque chose… La fatigue et la lassitude ont aussi joué leur part mais le retour de la mer d’Aral d’ici quelques années nous donnera un bon prétexte pour revenir voir ce pays avec plus d’entrain et d’argent !

Des montagnes et des lacs

Nous sommes partis de la capitale vendredi matin en direction de la campagne en vue de passer quelques jours à l’air frais de la montagne (what else?).
Nous nous arrêtons à Kochkor histoire de préparer notre petite expédition avec l’aide d’une des agences touristiques du coin. Une fois planifiée et le départ fixé au lendemain, nous faisons un tour de la ville, assez différente de Bishkek, et qui nous ramène un peu sur l’île du lac Baikal, avec ses rues poussiéreuses, ses voitures soviétiques et les montagnes environnantes.

image

On se fait même inviter à visiter une très jolie mosquée.

image

Nous passons la nuit dans un « hôtel », ou plutôt un couloir sordide avec une succession de pièces sans meuble, sans salle de bain et une cabane dans le jardin en guise de toilettes. C’était pas cher et on avait pas besoin qu’on nous dise pourquoi.

Après cette nuit exquise, nous partons à la conquête du lac Song Kol, perché à plus de 3000 mètres d’altitude et encerclé par les montagnes. Au programme, 4 jours passés entre marche le matin et contemplation l’après midi. Un vrai bonheur.

image

image

image

Et non, vous ne rêvez pas, nous avons retrouvé avec plaisir des yourtes, qui, comme en Mongolie, sont les habitations traditionnelles des nomades (même si les Kirgyzes sont devenus semi-nomades avec une maison au village pour l’hiver). Contrairement aux yourtes mongoles, elles ne possèdent pas de piliers au centre, ce qui permet une utilisation de l’espace plus libre. Le mobilier est rare et les lits sont une superposition de matelas préparés chaque soir.

image

Au départ, nous voulions faire tout le trajet à cheval mais le prix nous en a vite dissuadé. Nous nous sommes donc contentés d’une petite balade entre les yourtes et lac. Mais c’était finalement pour le mieux puisque se retrouver face à la montagne avec seulement ses jambes pour moteur procure la douce sensation de faire corps avec la nature,d’être seul à gérer son effort lors de cette bataille pour la gravir.

Nous avons rencontré assez rapidement les familles, mais n’avons pas pu partager grand chose avec elles puisque c’est maintenant un business plus qu’un partage, mais nous avons pu compter sur les enfants pour comprendre un peu leur vie.

image

image

Après tout ce sport, il nous fallait souffler un peu et nous nous sommes rendus dans le resort russe du Kyrgyzstan qui est aussi un lac, à savoir Issyk Kol. Ici, rien à voir avec le calme de Song Kol, les bars et clubs diffusent tous leur musique à fond et on trouve les classiques magasins de bord de mer. Un peu étrange pour un endroit aussi loin de toute mer.

image

Ce n’est pas le seul intérêt du coin puisqu’un champs de pierres abrite des pétroglyphes donc certains ont plusieurs milliers d’années.

image

Après ces quelques jours de glande et de presque baignade (malgré son nom – lac chaud – l’eau ne l’est pas du tout), il était temps d’aller voir ce qu’il se passait du côté du Kazakhstan et nous avons donc pris un bus de nuit pour notre premier passage de frontière nocturne ! Amusant mais assez fatiguant puisque tout espoir de sommeil est illusoire avec des nombreuses pauses avec lumières mais surtout du fait que c’est un bus normal. Mais c’est déjà une autre histoire…

Mot compte triple

KYRGYZSTAN, également accepté : KYRGYZYSTAN.
Capitale : Bishkek
Population : 5,5 millions
Langues : kyrgyz et russe
Monnaie : som (1 euro = 64 som)
Religions : islam et protestantisme
Paysage : montagnes, montagnes, montagnes
Ambiance : cool

La frontière sino-kyrgyze, encore une frontière sympa :
1. constituer un groupe de voyageurs pour diviser les frais de taxis (y’a bien des bus qui vont de Kashgar à Osh d’une traite mais c’était un peu trop cher et trop facile…),
2. trouver d’où partent les taxis qui veulent bien aller jusqu’à Wuqia, la dernière ville avant la frontière,
3. arriver au check point de Wuqia, régler le taxi et commencer une longue négociation avec un autre chauffeur pour aller jusqu’à la vraie frontière à 140 km de là. Montrer son passeport à 4 personnes différentes et enfin obtenir le tampon de sortie,
4. Au bout d’une heure, s’entasser dans le taxi et se laisser balloter sur la route poussiéreuse, montrer son passeport à l’occasion,
5. 4 heures plus tard, régler le taxi, remontrer son passeport et attendre que les douaniers chinois trouvent des véhicules sécurisés pour vous emmener à la frontière kyrgyze situé à 7 km, boire une bière,
6. s’installer dans un camion « réquisitionné » pour vous par les douaniers, descendre du camion parce que finalement ils ont trouvé un meilleur véhicule, être dégoûté de faire le trajet dans un vulgaire pick-up alors que vos compagnons le font à bord d’un camion de pompiers,
7. remercier le chauffeur une fois arrivés au check point kyrgyze, ne pas se laisser impressionner par le grand militaire costaud avec son fusil d’assaut, obtenir le tampon d’entrée (fastoche),
8. négocier un taxi pour aller jusqu’à Osh, sortir une dernière fois son passeport au dernier check point, mentir au douanier pour garder la photo de sa guérite

image

9. apprécier l’incroyable paysage pendant 4 heures et s’arrêter boire un petit coup de kymys (lait de jument fermenté : pétillant avec un petit goût fumé)

image

Voilà, vous êtes arrivés !

On sent tout de suite l’influence russe avec les vieux bâtiments soviétiques, les monuments austères et quelques personnes d’origine russe. Même en étant la 2ème ville du pays, Osh donne l’impression d’être un gros village, sans building, détendue et toute proche des montagnes.
Le bazar animé est une des attractions de la ville. Les pains chauds, les fruits et légumes colorés et les vêtements traditionnels sont parfaitement dans l’ambiance centrale asiatique et c’est plaisant de se perdre dans les méandres du marché pour faire quelques emplettes.

image

L’autre attraction de la ville est la montagne de Salomon, lieu saint où le roi est censé être venu prier une fois. Une belle balade avec une vue sur la ville, plus grande qu’il n’y paraît.

image

Le principal mode de transport entre villes ici est la marshrutka, un camion Mercedes transformé pour accueillir une vingtaine de passagers (même s’il est toujours possible d’en caler 30). Comme il y en a en nombre, il est facile de se déplacer ou de faire des étapes, le tout c’est être un peu patient (en général, le véhicule ne part que quand il est plein) et résistant à la chaleur (alors qu’il fait 30° dehors, pas de clim’, pas de ventil’ et même pas de fenêtres ouvrables).

En allant vers Arslanbob, nous nous sommes arrêtés à Ozgon, connue pour ses édifices religieux du 12ème siècle.

image

Une escale de quelques heures et hop, on saute dans le véhicule suivant pour Arslanbob et sa forêt de noyers.
Une particularité du Kyrgyzstan est son système basé sur les CBT, pour Community Based Tourism, qui fonctionnent par région pour proposer aux touristes des activités ou simplement un hébergement chez des particuliers. L’intérêt est de faire travailler les locaux et de proposer des services à coûts intéressants. Nous sommes passés par l’un d’eux pour trouver notre hébergement un peu en retrait du village. Résultat, un coin tranquille près de la rivière où nous avons passé 2 jours entre lecture et balades.

image

image

A peu près 600 km séparent Arslanbob de Bishkek et il nous a fallu toute une journée pour les parcourir, d’abord en marshtrutka puis en taxi partagé.  Entre paysages et yourte-café, c’est presque passé vite (presque) …

image

Avant de nous adonner au tourisme, une mission importante nous attendait à Bishkek : les visas kazakhs. Rien de très compliqué cependant, un formulaire, des photocopies de passeport, une photo, 30 dollars et c’est plié !
Pour ce qui est de la ville, elle est, comme Osh, indéniablement marquée par l’époque soviétique avec ses gros bâtiments carrés, son église orthodoxe et les trolleybus.

image

image

Ici (de ce qu’on a vu en tout cas), la population d’origine russe est plus nombreuse, ce qui n’empêche pas le muezzin de chanter 5 fois par jour. Mais l’ambiance est vraiment différente d’Arslanbob où les musulmans sont majoritaires et plutôt conservateurs.

Bishkek est la capitale et la plus grande ville du pays certes, mais il suffit de faire quelques kilomètres pour se retrouver à la campagne, voire à la montagne.

image

Nous n’avons pas poussé jusqu’au glacier mais notre petite randonnée dans la vallée était déjà très satisfaisante. Nous avons un peu tourné en rond autour de la rivière avant de trouver notre chemin, mais une fois lancés nous avons traversé une forêt de pins puis des prairies fleuries.. Enfin tout ça, c’était avant le drame, à 1h de l’arrivée… c’est-à-dire la grosse averse, les coups de vent puis la pluie fine qui ne nous a plus lâché jusqu’à la fin (rappelons que nous ne sommes pas du genre à partir équipés !). Heureusement, nous avons vite trouvé un gentil automobiliste qui nous a emmené jusqu’à la station de bus la plus proche et nous sommes ainsi rentrés, transis mais contents !

Pour finir sur cette introduction au Kyrgyzstan, bandes de goulus, parlons bouffe ! Grosso modo, c’est un (pas toujours) subtil mélange de ce qu’on trouvait dans le Xinjiang et de gastronomie russe. La difficulté pour nous c’est que nous avons introduit une nouvelle variante à notre quotidien : le végétarisme. Adieu shashliks (brochettes de viande au barbecue) et samsas (feuilletés à la viande) !
Si à Bishkek, on trouve facilement de quoi diversifier nos repas, cela a été plus difficile avant et on a dû manger beaucoup (vraiment beaucoup) de pain et de salades.

image

PS : amis amateurs de Scrabble, pas d’affolement, nous n’avons pas oublié que les noms propres sont interdits… Mais avouez que ça paye !

PS: pour ceux qui se demanderaient pourquoi on devient végétariens, voici un début : http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9g%C3%A9tarisme#Motivations. Ha et merci d’user vos blagues sur le cri de la carotte avant qu’on ne revienne !

Sur la route de la soie

En théorie c’est toujours la Chine, sur le terrain c’est déjà l’Asie centrale : le Xinjiang.

C’est à Jia Yu Guan que s’est faite la rupture, illustrée par la dernière forteresse à l’extrême est de la grande muraille.

image

Point militaire stratégique, c’était aussi un passage obligé sur la route de la soie du fait de sa position au milieu du corridor de Hexi et du désert (qui n’en est plus vraiment un étant donné le nombre de lignes électriques et de routes qui le traverse).

image

Une fois à Turpan, nous avons vraiment pris la mesure du fossé qui sépare le Xinjiang du reste de la Chine (hors Tibet et Mongolie intérieure évidemment ; maintenant que l’on n’est plus bâillonnés, on peut dire ce qu’on veut !). Non seulement les paysages n’ont plus rien à voir mais la population elle-même est totalement différente : les ouighours, la grosse minorité de cette province, ressemblent à des turques et sont musulmans. Après 8 mois de temples bouddhistes, à nous les mosquées ! En déambulant dans cette ville-oasis, nous avions plus l’impression d’être au Magreb qu’en Chine : le bazar, les femmes voilés, les hommes à barbes, les maisons en briques ou en torchis…

image

Et le fameux minaret Emin, impressionnante construction au milieu des vignobles, qui nous a transporté dans un autre siècle.

image

A quelques kilomètres de la ville, une fois passées les vignes, le désert de Taklamakan reprend ses droits (le droit à rien d’autre que des cailloux). C’est là que se trouve la cité de Jiaohe dont il ne reste plus grand chose mais dont les ruines laissent présager de son ancienne grandeur.

image

image

Après avoir passé une nuit sur deux dans le train pour arriver jusque-là, nous avons eu un peu de répit avec le trajet vers Urumqi : 3h de bus sur une longue route droite au milieu du désert.
Urumqi a beau être la capitale du Xinjiang, c’est une ville chinoise à peu près comme les autres où les ouighours sont concurrencés par les Hans et ce n’est pas près de s’arranger : le gouvernement prévoit d’ici quelques années de multiplier la population de la région par 4 à grandes pelletées de Hans. De la ville, nous avons surtout apprécié un grand parc où la vie s’active dans chaque recoins. Des musiciens, des danseurs, des sportifs, des gourmands,des joueurs de cartes, des pêcheurs, tous rassemblés dans ce qui nous semble être l’un des meilleurs parcs de Chine.

image

image

image

image

Pour éviter 26 heures de train d’affilée et pour découvrir un peu plus cette région peu visitée, nous avons fait une étape d’une journée à Kuqa. Une journée signifie donc pas d’hôtel et nous avons dû porter nos sacs pendant notre longue balade qui a parfois tourné à l’errance…
Mais Kuqa est une ville agréable, fortement ouighour, avec une vieux quartier envahi de mosquées et plein de petites rues où nous avons pris plaisir à  déambuler.

image

Nous avons pris le temps de sortir de la ville pour aller visiter les ruines du monastère bouddhiste Subashi qui avait un petit air de Jiaohe sans sa grandeur.

image

A 19h, malgré nos efforts pour nous occuper, nous avions épuisé les ressources en parcs et bazars de la ville et nous nous sommes repliés sur la gare où les SHF (sans hôtel fixe) que nous sommes ont squatté des bancs en attendant le train de 2h du mat’ pour Kashgar !

C’est dans cette ville très détendue que nous avons fait notre dernière étape dans le Xinjiang. A 4000 kilomètres de Pékin, on sent bien qu’il n’y a plus rien de chinois. La place principale est occupée par une grande mosquée, les rues sont enfumées par les stands de kebabs et dans le bazar, les couteaux, tapis et chapeaux ont définitivement remplacés tout les produits « made in China ». Cela dit, on sent bien que ça change rapidement, et de la vieille ville ne reste plus qu’un îlot transformé en attraction touristique et sur une place déserte, une grande statut de Mao rappelle aux ouighours que l’assimilation (comprendre remplacement) est proche.

image

image

image

Nous nous y sommes relaxés quelques jours avant de reprendre la route pour le premier de nos pays en -stan qui promet d’être LEGEND… wait for it…

image

…DARY ! LEGENDARY !

Il était (encore) une fois en Chine

Pour cette troisième édition, nous avons commencé par deux villes en -ing : Kunming et Chongqing.
La première est la capitale du Yunnan que nous avions traversé en février dernier sans nous arrêter dans cette ville, et la seconde, capitale de la province éponyme, et surtout la ville la plus peuplée du monde (31 millions d’habitants mon pote !).

Voilà pour les présentations. Ce qui vous intéresse probablement plus c’est de savoir comment on fête son anniversaire en Chine ? Bah on fait des trucs un peu foufous comme passer une après-midi pluvieuse à jouer dans un ludo-bar, prendre des téléphériques, manger dans un temple et se saouler à la bière chinoise (LOL!).

IMGP1427

IMGP1438

Sans compter l’avalanche de cadeaux :

20130602_100836

IMGP1516

Oui parfaitement, un Dove au chocolat blanc et un chausson au taro McDo, ouais ouais !

Pour parfaitement conclure cet épisode, nous avons passé une agréable journée en compagnie d’inconnus, au cours de laquelle nous avons découvert d’autres facettes de Chongqing : les vieux quartiers marchands et le hot pot local (sorte de fondue chinoise dans un bouillon tellement épicé qu’il en est rouge : aussi bon que douloureux !)

IMGP1541

Après toutes ces festivités, il était temps de reprendre la route… et quelle route ! Nous devions rejoindre Lanzhou mais pour cela il a fallu résoudre un grave dilemme : prendre les seules places encore disponibles sur le train direct et passer 19h assis ou faire une escale pour récupérer des couchettes et payer plus cher… comme on est des dingues (des dingues de plus en plus pauvres), on a choisi la solution la moins chère et la moins confortable.
Cela a mis un terme à notre lune de miel avec les chinois que nous trouvions tellement sympas et cools après les vietnamiens… 19h en enfer : 100 personnes assises + une vingtaine debout/couché, et la trilogie chinoise : cigarette, crachat, graines de tournesol. Bref, c’était éprouvant… Et le soulagement de l’arrivée n’a été que de courte durée parce qu’on a eu un mal à trouver un endroit où dormir : adresses du guide qui n’existent plus, hôtels réservés aux chinois ou beaucoup trop chers… Après 1h d’errance, on était presque résolus à reprendre un train directement mais il ne restait que des places assises (no way!).
Un petit craquage nerveux de fatigue et de désespoir et les choses ont fini par s’arranger : un hôtel, une sieste et le tour est joué, ouf ! Reposés, lavés et détendus, on a pu retrouver la Chine et les chinois en toute quiétude. Et on a bien fait de rester parce que Lanzhou est une ville agréable malgré son aspect classique.

IMGP1590

IMGP1548

IMGP1602

Nous avons visité le musée de la ville, qui en plus de présenter des squelettes de dinosaures super mortels et une « expo propagande », contient une section sur la route de la soie que nous goûtons comme une introduction à la suite de notre voyage…

Interruption des programmes

Pour cause de censure chinoise, nous ne sommes plus en capacité de publier d’articles ni même d’accéder à notre propre blog. Il n’y aura donc pas de nouveaux articles pendant quelques semaines. Merci de votre compréhension.

Censure

Merci à immarcescible 3ème dan qui-fait-pas-de-bruit-quand-il-boit MatLet pour l’aide à la publication.

La boucle est bouclée

La ville, la mer et la montagne. Voilà comment pourrait se résumer notre dernière semaine au Vietnam et, par la même occasion, en Asie du sud est.

Nous sommes arrivés à Hanoi le samedi midi et après le calme de Ninh Binh, nous avons eu droit à la vie grouillante de la capitale. On distingue plus qu’ailleurs des bâtiments de l’époque coloniale et les petites rues sont agréables, surtout le soir venu et nous avons apprécié cette ambiance décontractée autour des bières les moins chères d’Asie (1 euro les 5!).

Bières

De jour, les nombreux parcs et lacs offrent un repos loin des scooters et des marchands toujours très (trop) présents.

CameraZOOM-20130526100420817

Nous avons essayé de rendre un hommage à l’oncle Ho, dont le Mausolée s’élève au nord de la ville dans un complexe assez grand regroupant un parc, un musée et le palais présidentiel, mais tout Hanoi semblait s’être retrouvé là-bas (c’était son anniv en même temps !) et nous avons tourné en vain pour trouver l’entrée parmi la foule compacte.

Mausolée

Que serait un voyage au Vietnam sans un passage à la fameuse baie d’Halong ? Ce paysage d’îlots rocheux est connu et prisé des touristes mais nous avons surtout été surpris par la découverte d’immenses grottes bien aménagées.

Grotte

Malheureusement, le tourisme de masse rend l’expérience générale un peu désagréable et les arnaques y sont nombreuses : vigilance maximale de mise. Restent la baignade, le tour de kayak et le coucher de soleil qui valaient le déplacement.

Coucher de soleil

Pour ne pas faire un trajet trop long vers la Chine, nous avons fait un stop dans une ville à look « station de ski sans neige » nommée Sapa.

Ville

Le climat plus doux (presque frisquet, c’est dire !) , les paysages magnifiques et les villages des minorités en ont fait une étape très sympa et qui tranchait pas mal avec ce qu’on avait vu jusque-là. Comme Ninh Binh, une image pittoresque du Vietnam :

Terrasses

Mais même ici, le commerce est assez dur et malgré toutes les belles choses vues et les bonnes expériences, le Vietnam laisse un arrière goût assez amer, à tel point que nous avions hâte de retrouver la Chine !

Fucking Nam

Le Vietnam est un pays vraiment déroutant, capable de nous émerveiller et de nous horripiler en un temps record.

Le meilleur exemple, ce sont les vietnamiens eux-mêmes ; c’est peut-être ici que nous avons rencontré les gens les plus gentils et les gens les plus relous (et encore on reste polis). Alors que certains se mettent en quatre pour vous rendre le séjour agréable, d’autres se mettent en dix pour vous pourrir la vie. Il faut tout négocier , surveiller, vérifier, recompter; les grands classiques étant l’addition foireuse (on nous a fait le coup du 12+12=34), « l’oubli » de rendre la monnaie, le taux de change de bâtard, les suppléments en tout genre… Ajoutez à tout ça le démarchage permanent alors que NON on ne veut ni tuk-tuk, ni taxi, ni massage, ni costume, ni souvenir, même si c’est « cheap cheap »! Peut-être qu’après plus de 3 mois en Asie du Sud-est, on commence à perdre patience… Du coup, on a tendance à être toujours méfiants ou sur la défensive.

Plus globalement, on était assez déçus parce que l’on s’attendait à autre chose ; la faute sûrement à notre itinéraire. On pensait trouver de la campagne et, forcément en longeant la côte, on a surtout vu la mer. Si les paysages côtiers sont magnifiques, les villes sont plutôt banales et monotones.
Heureusement, nos derniers arrêts ont rattrapé le coup : Hoi An, Hué et Ninh Binh.

Hoi An doit être l’archétype de l’ancien village vietnamien, avec ses petites rues au bord de l’eau et l’architecture française assez présente. La spécialité ici, ce sont les tailleurs, et Flavie n’a pas pu résister à l’envie d’avoir sa veste sur mesure pour un prix défiant toute concurrence occidentale.

image

image

image

Hué, c’est une ancienne capitale vietnamienne, qui se distingue surtout par ses tombes d’empereurs et la cité pourpre interdite, une réplique de celle de Pékin en moins bon état mais plus arborée et qui contrairement à ce que son nom indique, n’a pas grand chose de pourpre. Une balade en bateau nous a permis d’apprécier tranquillement le paysage.

image

image

Ninh Binh, c’est le Vietnam rêvé, avec ses roches karstiques posées inopinément dans le paysage, les champs de riz où les femmes enchappottées coupent, ramassent et trient les grains, les chemins tortueux que l’on prend plaisir à parcourir en vélo… Bref, un moment onirique !

image

image

image

Il nous reste encore quelques jours pour apprécier ce pays, et c’est entre Hanoi et la frontière chinoise que nous en terminerons avec l’Asie du Sud Est et ses températures tropicales. Ce qui est un bon point !

Page 1 of 9

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén