Les températures devenant de plus en plus rudes (-14° en journée,-26° la nuit) en Mongolie, nous avons décidé de sacrifier les 5 jours restants de notre visa pour rejoindre la Chine.
Mercredi soir, après avoir quitté nos amis de la guesthouse devenue notre maison à UB, on rejoint la gare routière. On retrouve un train à la russe, même compartiments, même couchettes, même tapis dans le couloir, même samovar, sauf que les draps sont payants ainsi que la 1ère tasse d’eau chaude (et puis pour l’eau y’a pas le choix, on s’est presque fait racketés par l’hôtesse) et qu’il y a de la musique :-). On partage le compartiment avec 2 jeunes mongols avec qui on arrive à discuter un peu, on se montre nos passeports, des photos, et Sam connaît un nouveau jeu de cartes grâce à eux!
A 8h,on arrive à Zamin Uud, ville mongole frontalière… Parce qu’on ne peut pas passer la frontière sinomongole à pied, il faut qu’on trouve un chauffeur pour nous conduire jusqu’à Erlian. Trouver un chauffeur, c’est facile, il y en a des dizaines qui attendent à la sortie de la gare , le plus chiant c’est l’attente dans la voiture surchargée (au plus fort de la fréquentation, on était 10, soit 2 devant, 4 à l’arrière et 4 dans le coffre…faut bien rentabiliser). Descendus du train à 8h,on a posé le pied à Erlian à 12h30, soit une matinée à se geler dans la voiture, les seuls moments d’animation étant ceux du passage des douanes (et y’a de l’action : pour une raison inconnue, tout le monde court pour arriver aux guichets et une fois arrivé, il faut jouer des coudes et des épaules parce que les mongols et les chinois ont une façon bien à eux de faire la queue).
Finalement, ça y est on est en Chine et on croit pouvoir se réjouir, naïfs que nous sommes… On se rend à la gare routière dans l’espoir de prendre un bus pour Datong, mais qu’il n’y a des bus que le matin, c’est donc trop tard pour aujourd’hui. On s’apprête à passer une nuit sur place quand on croise des têtes connues, rencontrées à UB, qui sont eux coincés là depuis 2 jours parce que les bus ne partent pas à cause de la neige… Réunion de crise, concertation en urgence et finalement on se dit s’il vaut peut être mieux aller directement à Beijing plutôt que de risquer de perdre trop de temps à Erlian ; et ça tombe bien, y’a un bus à 15h,qui lui part c’est sûr et qui doit arriver à destination le lendemain (vendredi) entre 7 et 9h.
Bien contents de nous, on s’installe donc dans le bus, sur nos mini couchettes (parfaites pour les chinois et pour moi mais un peu juste pour Sam) et on attend que ça passe en grignotant de la viande séchée (oui parce que dans tout ça on a pas eu le temps de manger, alors qu’on se faisait une telle joie d’arriver en Chine pour ça !).
Entre pauses pipi et pause repas, tout va bien jusqu’à ce que vers 1h du matin, le bus s’arrête… On se dit que ça doit être la pause réglementaire du chauffeur, sauf qu’à 7h,après une nuit un peu fraîche, on a pas bougé. En baragouinant un peu, on comprend que le bus a été immobilisé par la police, à cause de la neige. Finalement on repart vers 9h30, mais après quelques kilomètres, on est re-stoppé pour encore plus d’une heure…
L’avantage c’est qu’on a fait la route de journée et qu’on a pu voir les montagnes et quelques sections du mur, avant d’arriver à Beijing à………….. 17h30!
Mais, encore une fois, ça ne s’arrête pas là parce qu’on ne sait pas du tout où le bus nous a déposé (tout comme le chauffeur apparemment) et qu’on a pas de plan . Heureusement, après avoir tourné un peu en rond, un monsieur nous trouve un rickshaw pour nous emmener à la station de métro la plus proche. De là on a ensuite facilement trouvé la guesthouse, que nous avait conseillé un turc croisé dans le train, tout près de la place Tian’anmen.
Bref, ça y est on est en Chine.