Les tribulations de Sam, Flavie et Salomé

Catégorie : Kyrgyzstan

Des montagnes et des lacs

Nous sommes partis de la capitale vendredi matin en direction de la campagne en vue de passer quelques jours à l’air frais de la montagne (what else?).
Nous nous arrêtons à Kochkor histoire de préparer notre petite expédition avec l’aide d’une des agences touristiques du coin. Une fois planifiée et le départ fixé au lendemain, nous faisons un tour de la ville, assez différente de Bishkek, et qui nous ramène un peu sur l’île du lac Baikal, avec ses rues poussiéreuses, ses voitures soviétiques et les montagnes environnantes.

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On se fait même inviter à visiter une très jolie mosquée.

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Nous passons la nuit dans un « hôtel », ou plutôt un couloir sordide avec une succession de pièces sans meuble, sans salle de bain et une cabane dans le jardin en guise de toilettes. C’était pas cher et on avait pas besoin qu’on nous dise pourquoi.

Après cette nuit exquise, nous partons à la conquête du lac Song Kol, perché à plus de 3000 mètres d’altitude et encerclé par les montagnes. Au programme, 4 jours passés entre marche le matin et contemplation l’après midi. Un vrai bonheur.

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Et non, vous ne rêvez pas, nous avons retrouvé avec plaisir des yourtes, qui, comme en Mongolie, sont les habitations traditionnelles des nomades (même si les Kirgyzes sont devenus semi-nomades avec une maison au village pour l’hiver). Contrairement aux yourtes mongoles, elles ne possèdent pas de piliers au centre, ce qui permet une utilisation de l’espace plus libre. Le mobilier est rare et les lits sont une superposition de matelas préparés chaque soir.

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Au départ, nous voulions faire tout le trajet à cheval mais le prix nous en a vite dissuadé. Nous nous sommes donc contentés d’une petite balade entre les yourtes et lac. Mais c’était finalement pour le mieux puisque se retrouver face à la montagne avec seulement ses jambes pour moteur procure la douce sensation de faire corps avec la nature,d’être seul à gérer son effort lors de cette bataille pour la gravir.

Nous avons rencontré assez rapidement les familles, mais n’avons pas pu partager grand chose avec elles puisque c’est maintenant un business plus qu’un partage, mais nous avons pu compter sur les enfants pour comprendre un peu leur vie.

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Après tout ce sport, il nous fallait souffler un peu et nous nous sommes rendus dans le resort russe du Kyrgyzstan qui est aussi un lac, à savoir Issyk Kol. Ici, rien à voir avec le calme de Song Kol, les bars et clubs diffusent tous leur musique à fond et on trouve les classiques magasins de bord de mer. Un peu étrange pour un endroit aussi loin de toute mer.

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Ce n’est pas le seul intérêt du coin puisqu’un champs de pierres abrite des pétroglyphes donc certains ont plusieurs milliers d’années.

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Après ces quelques jours de glande et de presque baignade (malgré son nom – lac chaud – l’eau ne l’est pas du tout), il était temps d’aller voir ce qu’il se passait du côté du Kazakhstan et nous avons donc pris un bus de nuit pour notre premier passage de frontière nocturne ! Amusant mais assez fatiguant puisque tout espoir de sommeil est illusoire avec des nombreuses pauses avec lumières mais surtout du fait que c’est un bus normal. Mais c’est déjà une autre histoire…

Mot compte triple

KYRGYZSTAN, également accepté : KYRGYZYSTAN.
Capitale : Bishkek
Population : 5,5 millions
Langues : kyrgyz et russe
Monnaie : som (1 euro = 64 som)
Religions : islam et protestantisme
Paysage : montagnes, montagnes, montagnes
Ambiance : cool

La frontière sino-kyrgyze, encore une frontière sympa :
1. constituer un groupe de voyageurs pour diviser les frais de taxis (y’a bien des bus qui vont de Kashgar à Osh d’une traite mais c’était un peu trop cher et trop facile…),
2. trouver d’où partent les taxis qui veulent bien aller jusqu’à Wuqia, la dernière ville avant la frontière,
3. arriver au check point de Wuqia, régler le taxi et commencer une longue négociation avec un autre chauffeur pour aller jusqu’à la vraie frontière à 140 km de là. Montrer son passeport à 4 personnes différentes et enfin obtenir le tampon de sortie,
4. Au bout d’une heure, s’entasser dans le taxi et se laisser balloter sur la route poussiéreuse, montrer son passeport à l’occasion,
5. 4 heures plus tard, régler le taxi, remontrer son passeport et attendre que les douaniers chinois trouvent des véhicules sécurisés pour vous emmener à la frontière kyrgyze situé à 7 km, boire une bière,
6. s’installer dans un camion « réquisitionné » pour vous par les douaniers, descendre du camion parce que finalement ils ont trouvé un meilleur véhicule, être dégoûté de faire le trajet dans un vulgaire pick-up alors que vos compagnons le font à bord d’un camion de pompiers,
7. remercier le chauffeur une fois arrivés au check point kyrgyze, ne pas se laisser impressionner par le grand militaire costaud avec son fusil d’assaut, obtenir le tampon d’entrée (fastoche),
8. négocier un taxi pour aller jusqu’à Osh, sortir une dernière fois son passeport au dernier check point, mentir au douanier pour garder la photo de sa guérite

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9. apprécier l’incroyable paysage pendant 4 heures et s’arrêter boire un petit coup de kymys (lait de jument fermenté : pétillant avec un petit goût fumé)

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Voilà, vous êtes arrivés !

On sent tout de suite l’influence russe avec les vieux bâtiments soviétiques, les monuments austères et quelques personnes d’origine russe. Même en étant la 2ème ville du pays, Osh donne l’impression d’être un gros village, sans building, détendue et toute proche des montagnes.
Le bazar animé est une des attractions de la ville. Les pains chauds, les fruits et légumes colorés et les vêtements traditionnels sont parfaitement dans l’ambiance centrale asiatique et c’est plaisant de se perdre dans les méandres du marché pour faire quelques emplettes.

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L’autre attraction de la ville est la montagne de Salomon, lieu saint où le roi est censé être venu prier une fois. Une belle balade avec une vue sur la ville, plus grande qu’il n’y paraît.

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Le principal mode de transport entre villes ici est la marshrutka, un camion Mercedes transformé pour accueillir une vingtaine de passagers (même s’il est toujours possible d’en caler 30). Comme il y en a en nombre, il est facile de se déplacer ou de faire des étapes, le tout c’est être un peu patient (en général, le véhicule ne part que quand il est plein) et résistant à la chaleur (alors qu’il fait 30° dehors, pas de clim’, pas de ventil’ et même pas de fenêtres ouvrables).

En allant vers Arslanbob, nous nous sommes arrêtés à Ozgon, connue pour ses édifices religieux du 12ème siècle.

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Une escale de quelques heures et hop, on saute dans le véhicule suivant pour Arslanbob et sa forêt de noyers.
Une particularité du Kyrgyzstan est son système basé sur les CBT, pour Community Based Tourism, qui fonctionnent par région pour proposer aux touristes des activités ou simplement un hébergement chez des particuliers. L’intérêt est de faire travailler les locaux et de proposer des services à coûts intéressants. Nous sommes passés par l’un d’eux pour trouver notre hébergement un peu en retrait du village. Résultat, un coin tranquille près de la rivière où nous avons passé 2 jours entre lecture et balades.

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A peu près 600 km séparent Arslanbob de Bishkek et il nous a fallu toute une journée pour les parcourir, d’abord en marshtrutka puis en taxi partagé.  Entre paysages et yourte-café, c’est presque passé vite (presque) …

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Avant de nous adonner au tourisme, une mission importante nous attendait à Bishkek : les visas kazakhs. Rien de très compliqué cependant, un formulaire, des photocopies de passeport, une photo, 30 dollars et c’est plié !
Pour ce qui est de la ville, elle est, comme Osh, indéniablement marquée par l’époque soviétique avec ses gros bâtiments carrés, son église orthodoxe et les trolleybus.

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Ici (de ce qu’on a vu en tout cas), la population d’origine russe est plus nombreuse, ce qui n’empêche pas le muezzin de chanter 5 fois par jour. Mais l’ambiance est vraiment différente d’Arslanbob où les musulmans sont majoritaires et plutôt conservateurs.

Bishkek est la capitale et la plus grande ville du pays certes, mais il suffit de faire quelques kilomètres pour se retrouver à la campagne, voire à la montagne.

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Nous n’avons pas poussé jusqu’au glacier mais notre petite randonnée dans la vallée était déjà très satisfaisante. Nous avons un peu tourné en rond autour de la rivière avant de trouver notre chemin, mais une fois lancés nous avons traversé une forêt de pins puis des prairies fleuries.. Enfin tout ça, c’était avant le drame, à 1h de l’arrivée… c’est-à-dire la grosse averse, les coups de vent puis la pluie fine qui ne nous a plus lâché jusqu’à la fin (rappelons que nous ne sommes pas du genre à partir équipés !). Heureusement, nous avons vite trouvé un gentil automobiliste qui nous a emmené jusqu’à la station de bus la plus proche et nous sommes ainsi rentrés, transis mais contents !

Pour finir sur cette introduction au Kyrgyzstan, bandes de goulus, parlons bouffe ! Grosso modo, c’est un (pas toujours) subtil mélange de ce qu’on trouvait dans le Xinjiang et de gastronomie russe. La difficulté pour nous c’est que nous avons introduit une nouvelle variante à notre quotidien : le végétarisme. Adieu shashliks (brochettes de viande au barbecue) et samsas (feuilletés à la viande) !
Si à Bishkek, on trouve facilement de quoi diversifier nos repas, cela a été plus difficile avant et on a dû manger beaucoup (vraiment beaucoup) de pain et de salades.

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PS : amis amateurs de Scrabble, pas d’affolement, nous n’avons pas oublié que les noms propres sont interdits… Mais avouez que ça paye !

PS: pour ceux qui se demanderaient pourquoi on devient végétariens, voici un début : http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9g%C3%A9tarisme#Motivations. Ha et merci d’user vos blagues sur le cri de la carotte avant qu’on ne revienne !

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