Les tribulations de Sam, Flavie et Salomé

Catégorie : Malaisie

Aventuriers versus Wild

Après la ville, et de retour en Malaisie, nous avons renoué avec la Nature pour une semaine pleine d’aventures !

D’abord, nous avons mis le cap vers le coeur de la péninsule, Taman Negara (« parc national » en malaisien), une forêt primaire de 4343 km2 (bref, grande).
Le temps de prendre un bus et de payer notre droit d’entrée, samedi à 10h, nous nous élancions d’un pas décidé dans cette jungle. Au début, pas de problème, on marchait sur un beau sentier aménagé mais, en nous éloignant des lieux fréquentés (notamment des ponts suspendus) ça s’est gâté : le chemin de plus en plus accidenté et la moiteur ambiante nous ont forcé à ralentir le pas. Au bout d’une heure on était bien humides ; à la pause déj’ on était complètement trempés, au point d’essorer nos vêtements !
Il faut dire que la jungle n’est pas très aidante : elle laisse traîner des arbres morts et des racines sur les chemins déjà pas très visibles, elle fout de la boue partout, elle fait des bruits bizarres et elle envoie des bêbêtes (moustiques vicieux, toiles d’araignées dans la tronche mais surtout des sangsues, yeurk). Mais soyons fair-play, il faut reconnaître la magie du lieu.

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Finalement, au bout de 8h et une quatorzaine de km, nous sommes enfin arrivés, rincés dans tous les sens du terme, à la cabane d’observation/refuge.

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Étant globalement très bien organisés et d’un naturel prévoyant, nous n’avions ni matelas ni sac de couchage ni vêtements secs de rechange (sauf un t-shirt et une paire de chaussettes chacun, pourquoi seulement ça ? On se le demande encore…). Donc après une douche plus que rudimentaire (tuyau d’arrosage), nous avons pu dîner de thon en boîte et pain de mie, en slip mouillé et t-shirt humide (ha oui on n’avait pas de serviette non plus, donc après la douche…) en observant la forêt en compagnie de Mat, un américain rencontré en route (tellement bien équipé lui, qu’on a envisagé de se débarrasser de lui pour récupérer son matos de camping !).

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A 20h, il faisait nuit noire, on n’avait rien vu, on était toujours humides et un bel orage a éclaté : il était grand temps d’aller se coucher, enfin d’aller s’étendre sur nos planches de bois, enroulés dans nos capes de pluie… Autant dire que la combinaison inconfort-douleur-humidité-fraicheur-bruits de jungle-orage n’est pas la formule gagnante pour une bonne nuit réparatrice !
Le lendemain, nous avons découvert avec joie que nos vêtements étaient encore mouillés et qu’un animal non identifié avait fait un picnic dans notre sac !
Mais il n’y avait pas de temps à perdre parce qu’on voulait absolument être au village à 15h pour attraper le dernier bus. D’après notre carte, il était possible de rentrer par un chemin différent de la veille, mais après une 3/4 d’heure de marche on s’est retrouvé au bord d’une grosse rivière… on a eu beau chercher de tous les côtés, on a dû se rendre à l’évidence : il nous fallait soit traverser à la nage, soit faire demi-tour. Après au moins 2 secondes d’hésitation, nous sommes retournés sur nos pas ; sauf qu’une fois de retour au point de départ il était presque 9h et il devenait ambitieux d’arriver à temps pour le bus… Nous nous sommes donc résolus à faire ce que notre porte-monnaie refusait mais que notre corps implorait : rentrer en bateau.

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Non seulement c’était plus rapide et moins fatigant mais ça nous a permis de voir la jungle d’un point de vue différent. C’était le plus beau matin du monde !

Du coup, on a pu prendre un bus plus tôt que prévu et, de retour à Jerantut, profiter de l’après-midi pour nous laver, faire sécher nos vêtements et faire la sieste.
Lundi midi, une fois remballées nos affaires sèches mais puantes, nous nous installons dans un train un peu particulier : le train de la jungle, qui nous a amené au nord est du pays, d’où nous avons ensuite rejoint les îles Perenthian.

Pour rejoindre ces îles, il nous a fallu en passer par 1 heure de tape-cul dans un des « speed boats » qui ont remplacé tous les bateaux conventionnels. Notre choix s’est porté sur l’île dénommée Kecil, c’est à dire petite en malaisien. C’est là que nous avons passé 4 jours dans une hutte sur la plage. Après nous être battus contre la jungle, il a fallu affronter la pluie !

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Si le premier jour nous a permis de profiter de la mer et de reprendre quelques coups de soleil, il n’en a pas été de même pour les autres jours puisque le temps a décidé de s’énerver et il a plu les 3 autres jours (par intermittence heureusement).
Nous avons donc décidé d’aller voir sous l’eau s’il faisait meilleur lors d’une séance de plongée ! Après 2 ans sans pratique, la reprise s’est très bien passée et nous avons pu observer des raies tachetées, une roussette, des balistes titan et tout un tas de poissons colorés dans un décor corallien très joli.

Profitant d’une éclaircie de courte durée, nous sommes également allés au village de pêcheurs, à 1 heure de marche sur un chemin boueux et plus qu’accidenté, pour y trouver une ambiance tranquille.

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Ce séjour a aussi été l’occasion de rencontrer quelques français et un danois avec qui nous avons partagé de bonnes soirées. Toutes ? Non, puisque nous nous sommes échappés le temps de fêter nos 5 ans de PaCS autour d’un bon repas.

Notre dernier jour a été consacré à la visite du nord de l’île, avec ses plages désertes.

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Finalement un peu lassés de la pluie, nous sommes partis très tôt samedi matin pour une autre session de tape-cul afin de retrouver le continent et faire nos adieux à la Malaisie sous un ciel chagrin.

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Coup de mou

Notre semaine a été à l’image de notre président : normale, voire un peu chiante ; alors ne vous attendez pas à des miracles dans cet article (de toute façon vu le nombre de commentaires en ce moment, on voit bien que vous partagez notre sentiment !)

Le programme était le suivant : aller à Melaka en faisant étape à Seremban puis rejoindre Johor Bahru pour passer à Singapour.

1. Seremban
Si un jour vous allez en Malaisie, n’allez pas à Seremban. Pas désagréable mais dépourvue d’intérêt, c’est une ville « normale » qui se résume à une rue principale, une mosquée, un temple, une église et un parc… autant dire rien de palpitant. Il faut ajouter à cela que les hébergements « normaux » ne courent pas les rues : les lieux indiqués comme étant des hôtels n’en sont pas vraiment et on a compris, à la vue des petites pépés en tenues légères en train de papoter dans les couloirs d’un de ceux-ci, à qui ils sont vraiment destinés. Finalement on quand même réussi à trouver un hôtel bien sous tout rapport, ouf !

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2. Melaka
Là par contre, niveau points d’intérêt, rien à dire ! Melaka était un énorme port de commerce et d’échange entre l’orient et l’occident, ce qui a participé à son développement et son rayonnement. D’abord gouvernée par un sultan, elle a ensuite été successivement occupée par (dans le désordre : ) les portugais, les anglais et les hollandais. Les traces de ces différentes influences sont encore visibles aujourd’hui, auxquelles il faut ajouter les touches chinoises et indiennes, ce qui fait tout l’intérêt du quartier historique de la ville.

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Le hic, c’est que ce fameux quartier historique tient dans un mouchoir de poche et qu’on en a vite fait le tour… et qu’à cause d’une mauvaise gestion du linge sale on a dû attendre samedi matin pour partir.
Pour nous occuper, on a voulu aller à la plage : si vous allez à Melaka, n’allez pas à la plage. On a d’abord essayé une plage accessible à pieds : des déchets, un peu de sable en dessous, un bras de mer et des bulldozers ! C’est pas grave, on prend le bus… enfin deux bus… et on marche, en bord de mer certes mais sur des rochers au mieux ou du béton au pire, avec de gros cargos en fond (petite ambiance havraise). Une fois sur la plage, bah elle est « normale » et ne donne pas envie de se baigner ; on y a passé une heure à lutter contre les fourmis et on a abandonné.

3. Johor Bahru
Le guide ne faisait pas grand état de cette ville, qui est très fréquentée surtout parce qu’elle est un passage obligé pour entrer à Singapour. Encore une fois, pas désagréable mais pas inoubliable. On a flâné dans les rues jusqu’à ce que se déclare, comme on dirait dans le jargon, un orage de bâtard (comme on l’a déjà dit, on a droit à un orage quotidien, mousson oblige, mais celui-là était vraiment costaud niveau son et lumière !). Un mal pour un bien parce qu’en se mettant à l’abri, on a découvert un nouveau truc, les minis parathas, sortes de kouign amman indien : une tuerie qui rattrape tout le reste, même la chambre miteuse qu’on s’est trouvé dans un hôtel miteux (on est toujours pas sûrs que ce soit vraiment un hôtel !) et même le craquage de la carte mémoire qui pourrait signifier la perte d’une semaine de photos (ceci expliquant la pauvreté de l’illustration de cette fin d’article).

Voilà, ça fait rêver hein ! Mais on garde la pêche, parce que nous, aventuriers du rail, on est pas du genre à se laisser abattre ; nous, aventuriers du rail, on a encore une longue liste de villes à visiter et nous, aventuriers du rail, on va vous laisser commenter.

Le futur, c’est maintenant

Imaginez une ville où se mélangent indiens, chinois, malaisiens et européens ; où la jungle primaire côtoie les bâtiments les plus modernes ; où le centre ville se résume à un enchaînement de centres commerciaux gigantesques avec une climatisation aussi froide que l’air extérieur est chaud. Ajoutez des temples de toutes les confessions et vous obtenez Kuala Lumpur.

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Plongés dans ce tumulte depuis plus d’une semaine, nous voguons tranquillement, guidés par les conseils de Ben et Adaba.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le couchsurfing ici est de qualité : une chambre avec vue dans leur superbe appartement, salle de sport et piscine à disposition.

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Nous avons donc profité des commodités tout en visitant la ville, une activité par jour. L’une des principales attractions de Kuala Lumpur, ce sont bien sûr les tours Petronas, qui sont reliées par un pont au 41ème étage. Elles sont plus jolies de loin que de près, parce qu’aux pieds, on ne voit pas grand chose…

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Il y a aussi la tour Menara, une des plus hautes tours de télécommunications du monde, plantée au mieux de la jungle. Ou que nous soyons, elle fait toujours partie du paysage ; même dans notre chambre.

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Mais la ville ne se résume pas qu’à un champs de tours et dispose de plusieurs parcs. Le seul problème est d’y entrer… Kuala Lumpur facilite la vie des automobilistes mais pas des piétons. Pour accéder au parc Titiwangsa, nous avons dû longer une autoroute, passer des ponts et des tunnels, traverser un hôpital et faire moultes détours.

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Comme partout en Malaisie, on trouve le classique quartier chinois et un très coloré quartier indien. Ce mélange de cultures fait que nous pouvons croiser dans les rues des femmes en sari, en mini-jupe, voilées voire en burqa (rappelons que l’islam est la religion d’état).

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Ici, tout le monde parle anglais, du chauffeur de taxi indien au serveur chinois en passant par la petite mamie malaisienne, donc il est facile de se faire comprendre. Et accompagné d’un sourire, c’est encore mieux.

Qu’on se le dise, Kuala Lumpur, c’est la ville de demain !

Selamat pagi !

Et un tampon de plus sur nos passeports ; à nous la Malaisie !

Notre 1ère étape est l’île de Penang, au nord ouest de la péninsule. L’île s’est peuplée et développée à partir du XIXème quand les britanniques en ont fait un comptoir où transitaient les épices et l’opium. La prospérité du commerce a attiré des populations diverses, créant un melting pot toujours d’actualité ; chinois, thaïs, indiens, européens, javanais, japonais… se sont mêlés à la population locale.

Georgetown, la ville principale, est à l’image de son histoire : des bâtiments coloniaux avec des enseignes dans toutes les langues. On peut y manger des oeufs brouillés le matin, un curry le midi, des dim sum le soir et toutes sortes de plats locaux (essentiellement à base de riz « nasi » ou de pâtes « mee » ; à noter le très étonnant dessert « cendol » apparemment fait à base de ce-qui-te-passe-sous-la-main : granité coco, sirop, vermicelles verts, raisins secs, cubes de gelée colorée, haricots rouges, cacahuètes, brioche, maïs…).

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Différentes cultures, différentes religions : les temples bouddhistes, taoïstes et tamouls côtoient les églises et les nombreuses mosquées.

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Cette diversité rend l’endroit très agréable, et le simple fait de déambuler dans les rues est un spectacle : les saris colorés sur fond de musique boliwoodienne dans Little India, les lampions rouges dans Chinatown, l’appel du muezzin, les food court au bord de mer… des odeurs, des couleurs, des sourires… difficile de partir !

Mais on est partis, et on a pas perdu au change. Toujours sur l’île, on a rejoint Teluk Bahang, un tranquille village de pêcheurs depuis lequel on accède à un parc national. En gros, on a partagé notre temps entre manger (au moins 3 chapatis par jour, faut pas moins pour être bien) et crapahuter dans le parc.
Pour notre 1ère balade, on est allés jusqu’à une plage appelée « Monkey beach » ; belle de loin mais loin d’être belle, la plage n’est pas envahie par les singes mais par les ordures ! Du coup on ne s’est pas attardés; un jus de coco à même la noix et on a repris notre chemin vers le phare, à la pointe ouest de l’île. Et là, autant dire qu’on a peiné : la montée par cette chaleur nous a liquéfié avant d’arriver au sommet.

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Pour notre 2ème randonnée, on a abandonné la côte et on s’est enfoncés dans la jungle pour rejoindre une autre plage dénommée « Turtle beach » (mais qu’est ce qu’on va bien pouvoir y trouver… quel suspense !). Et là, nous nous sommes pris pour des Indiana Jones (un brin suants) dans cette jungle dense avec des lianes dans tous les sens, des chants d’oiseaux bizarres, des grillons stridents, des bruits de feuilles qui font peur et des lézards géants (mais vraiment géants, genre 1m de long).

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Juste avant d’arriver sur la plage , on a contourné un lac ouvert sur la mer, dont la particularité est que l’eau salée et l’eau douce ne s’y mélangent pas. C’est un phénomène  apparemment très rare, c’était aussi très joli.

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Après avoir récupéré un peu sur la plage déserte (et propre !) et avoir observé des bébés tortues, on a repris le chemin du village quand soudain il s’est mis à pleuvoir, mais pas de la petite pluie normande, non, de la pluie de jungle !

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Même à l’abri sous une hutte, on était quelque peu humides… Mais une fois rentrés, pas question d’aller se sécher, direction le stand à chapatis pour la collation !

On pensait rester là 1 nuit et ça fait 3 jours qu’on s’y fait la vie douce… mais aujourd’hui, plus le choix, il va nous falloir retourner à Georgetown pour rejoindre Butterworth sur le continent et y prendre un train de nuit : demain matin (dimanche) on se réveillera à Kuala Lumpur.

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