Nous voici donc dans ce grand pays d’Asie centrale, bien connu pour ses…, euh, pour son… euh connu quoi !Nous sommes donc arrivés par le bus de nuit de Cholpon Ata à 5h du mat’, cassés et fatigués par ce curieux trajet nocturne (avec passage de frontière à 1h). Et que fait-on dans ces cas là ? On marche pour rejoindre le centre-ville à 5km de là en espérant qu’une fois sur place les cafés seront ouverts ! Bah non. Rien d’ouvert. Du coup on attend et on glane un peu de wifi pour trouver un hôtel afin de remplacer notre hôtesse de couchsurfing défaillante. Et nous avons trouvé des places dans un appartement guesthouse très sympa, avec un petit côté comme à la maison. S’ensuivent 4 jours de balades fainéantes dans une ville qui ressemble à Bishkek en plus grand et Moscou en plus petit.

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Du coup, elle laisse une impression étrange : on ne se sent pas au Kazakhstan mais plutôt quelque part entre l’URSS et la Russie moderne. Nous qui imaginions un revival de la Mongolie… la culture nomade s’est complètement perdue. Et c’est à peu près ce qui va ressortir du Kazakhstan en général : pas d’identité forte ou une culture oubliée. Toute l’activité se concentre désormais dans les villes et la nature est difficilement accessible ; le tourisme étant peu développé il est difficile et très onéreux d’organiser des excursions. Avant de venir, on s’était fait rêver avec les parcs nationaux mais à 200 € la journée, il a fallu se rendre à l’évidence…Nous nous sommes donc repliés sur les villes conseillées par notre guide et situées sur notre itinéraire : Shymkent, Turkistan, Alrask, Aktobe et Uralsk. Là encore ça casse pas des briques, en bref :- Nous nous n’avons passé qu’un jour et une nuit à Shymkent et c’était suffisant pour voir la ville : une place surdimensionnée , un petit musée et c’est plié.

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– Nous ne sommes pas restés beaucoup plus longtemps à Turkistan mais le stop en valait largement la peine. Ancienne ville étape sur la route la soie, la ville est aussi connue pour son imposant mausolée de Akhmed Yasaui (saint turc), érigé par Timour dans le style de Samarcande. L’endroit est rapidement devenu un haut-lieu de pèlerinage et s’est organisé comme tel avec une mosquée souterraine et un bain public.

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Nous avons profité de la proximité de Sauran pour aller y faire un saut et constater que le ministère du tourisme en charge de cette forteresse, ancienne capitale de la horde blanche mongole (XIVème siècle), n’en a pas grand chose à faire… au moins l’accès est gratuit.

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– Avec Alrask, nous avons atteint le top du top de la désolation : le génie stalinien a fait de la mer d’Aral une flaque d’eau et de cet important port de pêche un village déprimé et déprimant.

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Les étals de poissons ont été remplacés par les débits de boissons ; mais bizarrement, peut-être parce que c’était le week-end, peut-être parce que la majorité de la population semble alcoolique, c’est dans cette ville qu’il y avait le plus d’ambiance (un peu glauque certes mais une ambiance quand même).Il faut dire aussi qu’on y a retrouvé des compagnons voyageurs et que cela a bien aidé !

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– D’Aktobe, il faut retenir l’église orthodoxe et la mosquée qui se font face, toutes d’or vêtues, l’original complexe mosquée-zoo-centre commercial et… voilà voilà. La ville est grosso modo une avenue infinissable avec du pas grand chose dessus.

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– Enfin, Uralsk est notre dernière étape et pas la moindre parce que nous y sommes ‘coincés’ depuis une semaine ; pas par choix, ho non ! Le fait est que nous avons abandonné notre idée de traverser la mer caspienne en bateau pour rejoindre l’Azerbaïdjan (timing trop incertain) et de plutôt rejoindre l’Urkraine en train. Le seul hic, c’est que ce train ne part d’Uralsk qu’une fois par semaine et qu’il passe en Russie, ce qui veut dire qu’un visa de transit est indispensable (même si l’on ne descendra probablement pas du train).
Il semblerait que les services consulaires russes aient calqués leur organisation sur l’administration française : attendre, monter au 3ème, redescendre, monter au 5ème, redescendre, aller au sous-sol sur ordre du gardien qui ne comprend pas plus que nous ce qu’il se passe, attendre encore un peu, retourner au 3ème, donner les dossiers à un guichet, payer à un autre guichet, retourner au 1er et revenir le lendemain pour récupérer le sésame (après avoir attendu un peu bien sûr !).

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Bref, la traversée Kazakh nous laisse un goût d’inachevé, peut-être sommes nous passés à côté de quelque chose… La fatigue et la lassitude ont aussi joué leur part mais le retour de la mer d’Aral d’ici quelques années nous donnera un bon prétexte pour revenir voir ce pays avec plus d’entrain et d’argent !