Les tribulations de Sam, Flavie et Salomé

Sur la route de la soie

En théorie c’est toujours la Chine, sur le terrain c’est déjà l’Asie centrale : le Xinjiang.

C’est à Jia Yu Guan que s’est faite la rupture, illustrée par la dernière forteresse à l’extrême est de la grande muraille.

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Point militaire stratégique, c’était aussi un passage obligé sur la route de la soie du fait de sa position au milieu du corridor de Hexi et du désert (qui n’en est plus vraiment un étant donné le nombre de lignes électriques et de routes qui le traverse).

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Une fois à Turpan, nous avons vraiment pris la mesure du fossé qui sépare le Xinjiang du reste de la Chine (hors Tibet et Mongolie intérieure évidemment ; maintenant que l’on n’est plus bâillonnés, on peut dire ce qu’on veut !). Non seulement les paysages n’ont plus rien à voir mais la population elle-même est totalement différente : les ouighours, la grosse minorité de cette province, ressemblent à des turques et sont musulmans. Après 8 mois de temples bouddhistes, à nous les mosquées ! En déambulant dans cette ville-oasis, nous avions plus l’impression d’être au Magreb qu’en Chine : le bazar, les femmes voilés, les hommes à barbes, les maisons en briques ou en torchis…

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Et le fameux minaret Emin, impressionnante construction au milieu des vignobles, qui nous a transporté dans un autre siècle.

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A quelques kilomètres de la ville, une fois passées les vignes, le désert de Taklamakan reprend ses droits (le droit à rien d’autre que des cailloux). C’est là que se trouve la cité de Jiaohe dont il ne reste plus grand chose mais dont les ruines laissent présager de son ancienne grandeur.

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Après avoir passé une nuit sur deux dans le train pour arriver jusque-là, nous avons eu un peu de répit avec le trajet vers Urumqi : 3h de bus sur une longue route droite au milieu du désert.
Urumqi a beau être la capitale du Xinjiang, c’est une ville chinoise à peu près comme les autres où les ouighours sont concurrencés par les Hans et ce n’est pas près de s’arranger : le gouvernement prévoit d’ici quelques années de multiplier la population de la région par 4 à grandes pelletées de Hans. De la ville, nous avons surtout apprécié un grand parc où la vie s’active dans chaque recoins. Des musiciens, des danseurs, des sportifs, des gourmands,des joueurs de cartes, des pêcheurs, tous rassemblés dans ce qui nous semble être l’un des meilleurs parcs de Chine.

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Pour éviter 26 heures de train d’affilée et pour découvrir un peu plus cette région peu visitée, nous avons fait une étape d’une journée à Kuqa. Une journée signifie donc pas d’hôtel et nous avons dû porter nos sacs pendant notre longue balade qui a parfois tourné à l’errance…
Mais Kuqa est une ville agréable, fortement ouighour, avec une vieux quartier envahi de mosquées et plein de petites rues où nous avons pris plaisir à  déambuler.

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Nous avons pris le temps de sortir de la ville pour aller visiter les ruines du monastère bouddhiste Subashi qui avait un petit air de Jiaohe sans sa grandeur.

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A 19h, malgré nos efforts pour nous occuper, nous avions épuisé les ressources en parcs et bazars de la ville et nous nous sommes repliés sur la gare où les SHF (sans hôtel fixe) que nous sommes ont squatté des bancs en attendant le train de 2h du mat’ pour Kashgar !

C’est dans cette ville très détendue que nous avons fait notre dernière étape dans le Xinjiang. A 4000 kilomètres de Pékin, on sent bien qu’il n’y a plus rien de chinois. La place principale est occupée par une grande mosquée, les rues sont enfumées par les stands de kebabs et dans le bazar, les couteaux, tapis et chapeaux ont définitivement remplacés tout les produits « made in China ». Cela dit, on sent bien que ça change rapidement, et de la vieille ville ne reste plus qu’un îlot transformé en attraction touristique et sur une place déserte, une grande statut de Mao rappelle aux ouighours que l’assimilation (comprendre remplacement) est proche.

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Nous nous y sommes relaxés quelques jours avant de reprendre la route pour le premier de nos pays en -stan qui promet d’être LEGEND… wait for it…

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…DARY ! LEGENDARY !

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1 Comment

  1. lafamillemartin

    c est mieux qu un reportage des racines et des ailes

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