Les tribulations de Sam, Flavie et Salomé

Mois : janvier 2013

Folklore et randonnée

Nous avons quitté le lac pour un haut lieu du tourisme chinois, Lijiang. Pour résumer Lijiang est un peu le Mont St Michel du coin, non pas pour le côté insulaire mais pour le côté commerce joliment enrobé : des petites rues pavés parcourues de cours d’eau, des ponts, des lampions et un enchaînement de magasins plus ou moins traditionnels (bijoux, tissus mais aussi djembés et matriochkas !).

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Une demi journée a suffit pour parcourir la ville, après on a surtout profité du soleil dans la cour intérieure de la guesthouse.
C’est là, autour d’un repas concocté par la maîtresse des lieux, que s’est constitué un groupe pour un trek de deux jours dans les Gorges du Saut du Tigre.
Prenez deux hollandais, deux britanniques et deux français, entassez-les dans un mini-van, ajoutez un chauffeur qui jongle avec 3 téléphones et 1 paquet de chips en conduisant et PAF, vous obtenez un de ces trajets comme on les aime !
Arrivés sur place vers 11h, on s’est engagé sur les chemins escarpés pour 6h de marche, dont une ascension un peu ardue pour atteindre 2670 mètres d’altitude.

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Mauvaise idée : s’engager dans un très pendant un période intestinalement instable
Bonne idée : laisser un cheval faire le boulot

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Après une fraîche nuit, on est répartis pour une journée plus courte et plus cool, qu’on a fini en milieu des cultures en terrasse.

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Le soleil, la montagne, la rivière Yangzhi et une bonne ambiance dans le groupe ont rendu le tout particulièrement agréable.

Ne vous attendez pas à avoir de nos nouvelles avant une semaine, nous partons en retraite dans un monastère pour apprendre le kung-fu.

Au royaume des femmes

A peine 24h de voyage et on change de décor : le lac Lugu, à la frontière Sichuano-Yunnanaise (si si ça se dit). Niché entre les montagnes, à plus de 2000 mètres d’altitude, et baigné de soleil, le paysage a quelquechose d’hypnotisant. On aurait pu rester des heures assis sur notre rocher à regarder passer les pirogues et à écouter chanter les rameurs.

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La région est surnommée le royaume des femmes parce qu’y vit la minorité Mosuo, une des dernières sociétés matriarcales au monde. Non seulement les nom, statut et biens se transmettent par la mère mais les femmes peuvent avoir plusieurs compagnons (et non pas maris parce qu’il n’y a pas de mariage à proprement parler).

Le seul problème de ce charmant endroit, c’est qu’étant peu fréquenté par les touristes étrangers, il n’y a pas de distri-banque pour visas et que le guide ne le mentionne pas… On a donc débarqué avec 300 yuans en poche, c’est-à-dire pas du tout assez pour vivre 3 jours et prendre un bus pour partir, oups ! Heureusement, on a plus d’une devise dans notre sac et nos dollars de secours nous ont permis maintenir nos plans : 2 nuits à Wuzhiluo (côté Sichuan), 1 nuit à Lige (côté Yunnan) et des tickets de bus pour Lijiang.

3077 mètres plus haut

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Le Sommet Doré, résultat de deux jours de randonnées sur Emei Shan, une des quatres montagnes sacrées du bouddhisme.
Alors non, on n’a pas gravi les 3000m à pied mais on totalise quand même 8h de montée et descente de marches, d’abord dans la nature luxuriante puis dans la neige. La preuve :

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Avant cela, à Leshan, on avait rendu visite à Dafo, LE PLUS GRAND BOUDDHA DU MONDE !

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Maintenant, après 15 min de bus, 7h50 de train (en couchette cette fois), 10 min de taxi, 9h de bus et encore 10 min de taxi, on s’est trouvé un petit coin de paradis…

En transit dans le brouillard

Nous avons repris l’aventure chinoise là où elle s’était arrêtée : Qingdao. Nous y avons retrouvé notre guesthouse et notre mamie Beurk pour deux jours de glande totale où, grâce à Mathieu et Julie, nous avons pu un peu rattraper notre retard en série télé.
Notre 2ème planning chinois étant chargé, nous n’avons pas procrastiné davantage et nous avons rejoint une ville répondant au doux nom de Zhengzhou (un paquet de points au Scrabble). Une fois passé la courte nuit dans le train, le réveil a été un peu brutal tellement la différence entre le guide et la réalité est frappante. Zhengzhou est moche, cachée dans un épais brouillard, éventrée par l’installation de lignes de métro et notre première envie a été d’en partir. Malheureusement, point de place dans le train pour Chengdu pendant 4 jours… Nous nous sommes rabattus sur un train pour Xi’an le lendemain , une ville déjà visitée mais que nous savions plus agréable.

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Nous avions une place chez un hôte zhengzhouien et après avoir marché toute la journée, nous sommes allés chez lui pour un petit « cours » de cuisine chinoise. C’est quelqu’un de très sympathique et très courtois, ce qui tranche pas mal avec certains de ses compatriotes. Autant dire que ça fait plaisir.

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Le quartier musulman de Xi’an nous avait manqué et nous y avons passé toute l’après midi avec nos sacs sur le dos, entre le parc où était organisé une sorte de bal avec musique orientale incluse et les rues commerçantes pour goûter un peu à tout… Avant de prendre le train de l’enfer !

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Nous avons eu plus de chance qu’à Zhengzhou et nous avons pu acheter des billets pour Chengdu. Mais pas n’importe quels billets, des « hard seats », et c’est donc parti pour 16h de train, coincés entre les affaires trop envahissantes de nos voisins et dans ce qu’on pourrait appeler un cendrier roulant tellement les aller-retours des fumeurs rendent l’atmosphère irrespirable. Nous avons perdu nos voisins au petit matin, ce qui nous a permis de déplier nos jambes endolories et de trouver une position plus confortable.
Chengdu nous a accueilli vers 13h30, et la première image nous a fait un peu froid dans le dos : la place de la gare submergée de chinois braillards, de gros travaux et le même temps bien couvert qu’à Zhengzhou.
Nous n’avons pas pris peur et finalement la ville qui s’est révélée très agréable, pleine de grands parcs, de temples et de vieilles rues avec leurs échoppes et leurs marchés. On sent une vraie différence avec la Chine de l’est, la nature change, la nourriture aussi (piment piment); le Vietnam et la Thaïlande ne sont pas loin et ça se sent.

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Petites anecdotes :
– Nous avons partagé un repas végétarien avec des nonnes dans leur couvent, c’est pas très festif mais c’est copieux !
– Nous avons assisté à un « changing face » opéra, haut en couleurs et en chants stridents.
– Nous avons préparé des raviolis vapeurs, le goût y était mais pas la forme…

Nous vous laissons entre les pattes poilues de la mascotte de Chengdu. Bisous.

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Retour sur la péninsule coréenne

Et avec la Corée revient le froid et la neige, même si on commence à y être habitués.
Nous sommes donc arrivés à Busan, que nous avions sommairement visité avant de courir prendre le ferry, et nous avons déambulé dans ses rues, se perdant même parfois complètement. C’est la deuxième ville du pays et ça se voit : grosses routes, gros buildings et un gros et lent métro. Ça n’empêche pas de trouver des coins sympas, comme une belle plage ou la tour de Busan et son parc, mais Tongyeong nous avait semblé plus agréable. La ville est construite autour de collines/montagnes et on sent bien qu’elle a gagné du terrain, ce qui ne facilite pas la circulation et les repères.

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Lors de notre passage à Gyeongju, l’ancienne capitale du royaume Silla, nous avons retrouvé les joies du couchsurfing avec Craig, un kiwi expatrié. On oublie la taille de Busan et on se retrouve dans une petite ville bien glagla. On y trouve beaucoup d’espaces verts et de vestiges de l’ancien royaume, notamment des tombes de rois et reines en forme de petites collines, un très vieil observatoire et un temple.

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Pour clore ce 2ème épisode coréen, on a rejoint Séoul pour 3 jours. On espérait pouvoir passer un nuit dans un temple mais comme on s’y est pris à la dernière minute, c’est tombé à l’eau. Dans la rubrique plan foireux, on s’est rabattus sur un musée fermé, heureusement il y avait une exposition à l’extérieur. Qu’à cela ne tienne, on a toujours un plan B, nom de code : DMZ. On n’a jamais été aussi près de la Corée du Nord !

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C’est un endroit intéressant qui témoigne des tensions passées et actuelles entre les deux Corées ; ce qui nous a gâché la visite, c’est l’organisation du tour : beaucoup de temps passé dans le bus, un guide inintéressant, trop peu de temps sur place et les détours par des magasins à touristes…

Nous avons fait une rencontre inopinée lors de notre dernière journée :

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Et là, c’est nous qui sommes devenus guides le temps d’une visite éclair avec au programme un bain au jimjilbang, le marché Nandaemun, le palais Deoksugung et dégustation de produits locaux. Un bon moment trop vite passé ! Who’s next ?

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Tout ça pour dire que la Corée c’est trop super !

Résumé des épisodes précédents…

Une année qui commence, 4 mois de voyage écoulés… l’occasion de revenir sur la première moitié théorique (temps et distance) de cette aventure sur les rails (mais pas que).

4 mois donc et déjà 10 pays traversés. Maintenant que l’on a quitté le Japon, notre destination la plus à l’est, on commence notre boucle…
Selon nos vagues plans de départ, il nous reste 4 mois pour revenir en France mais nous nous sommes aperçus que ce timing sera difficile à tenir. Une des raisons à cela, c’est que plus on a de temps, plus on a besoin de temps… le fait de ne pas avoir de contrainte dans la durée rend les choix difficiles : on a du temps alors on voudrait tout faire.C’est là qu’intervient le budget, ça, ça aide à choisir !
Une autre raison, ce sont les imprévus, les changements de plans… On avait pas prévu d’aller à St Petersbourg, on projetait d’aller à Vladivostok, on espérait pouvoir aller en Corée et au Japon mais tout ça s’est décidé sur le tard et a bousculé notre ébauche de programme.
Enfin, revenir sans passer par les mêmes pays et en intégrant des contraintes fortes comme des frontières fermées ou des pays dangereux va également rallonger la route.

On appréhendait de ne pas avoir de feuille de route bien définie mais on s’est aperçu à l’usage que tout est finalement très facile ; toujours un moyen de transport pour nous emmener, toujours un lit où dormir, toujours une bonne âme pour nous guider! Évidemment on se perd régulièrement, on ne comprend pas toujours les indications, on cherche, on tourne en rond mais ça finit toujours par se résoudre.
Il faut dire que les gens sont globalement très compréhensifs et prévenants ; il n’est pas rare qu’on nous aborde quand on a l’air perdu, voire même qu’on nous accompagne quand on demande notre route. Le plus difficile reste de nous faire comprendre parce que les anglophones ne courent pas les rues, et qu’on ne sait généralement dire que bonjour et merci… reste le mime !

Lors de notre traversée du continent, nous avons vraiment senti la transition de l’occident vers l’orient et puis l’inverse, au départ de manière assez ténue, avec l’apparition de marques de voitures différentes ou de volants à droite en Russie, puis un peu d’anarchie architecturale et des visages qui changent en Mongolie puis la grosse claque pékinoise avec tout ce à quoi on peut s’attendre de la Chine, des petites rues pas très clean avec de la bouffe pas chère aux monuments grandioses, et bien sûr les chinois partout ! La traversée vers la Corée a amorcé un retour vers l’occident (côté US) avec un trafic routier contrôlé, des buildings ultra modernes, même si les gens sont toujours différents. Le Japon a achevé cette transition, et maintenant on se redirige vers l’Asie ‘pure et dure’ .
Au delà de ces aspets visibles, on a aussi experimenté les us et coutumes, les modes de vie et façons de faire…parfois étonnants, parfois agaçants : la froideur russe, la rudesse mongole, le sans-gêne chinois, l’extrème politesse et la réserve japonaise… Au milieu de tout ça, ce sont des coréens que l’on se sent le plus proche ; la Corée, à tous les niveaux, est un véritable trait d’union entre l’orient et l’occident.
Le fait de visiter ces pays les uns après les autres nous a permis de vraiment les différencier, de les situer les uns par rapport aux autres. On a par exemple appris beaucoup de choses sur leurs Histoires respectives et communes, ce qui aide souvent à comprendre ce qu’ils sont maintenant et pourquoi.

Le plus frustrant c’est de n’avoir que quelques jours à consacrer à une ville ou une personne ; on a parfois l’impression de survoler et de courir… c’est pour cela que l’on s’accorde de temps en temps une pause, histoire de faire autre chose que marcher et enchaîner les visites. Et aussi parce que bouger souvent, ça veut dire remballer nos maigres effets et remettre nos sacs sur nos dos pour trouver un nouvel endroit où les poser (et moins on porte, mieux on se porte). Hôtel, auberge de jeunesse, couchsurfing… chacun a ses avantages : l’hôtel pour le confort et l’intimité, l’auberge et le couchsurfing pour les rencontres, les échanges, la convivialité. Notre préférence va au couchsurfing et on essaie d’en faire le plus souvent possible ; au delà de l’aspect financier non négligeable, c’est l’occasion de faire de belles rencontres. Ce n’est pas toujours le grand luxe mais on passe toujours de bons moments à discuter, et c’est ce qui rend la chose vraiment intéressante.

Pour finir, voici un petit récapitulatif des endroits qui nous ont le plus marqués ; dans l’ordre : les steppes infinies de Mongolie, la caldeira du mont Aso, l’archipel de Tongyeong, la froide île d’Olkhone sur le Baïkal et Beijing dans son ensemble.

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Le blog est l’occasion de partager tout cela avec vous, et c’est aussi, en complément de notre montagne de photos et de notre carnet de voyage, un moyen de garder une trace, parce qu’on voudrait se souvenir de tout et de tout le monde et qu’on s’aperçoit qu’on est déjà en train d’en oublier…
De trace, on en gardera chacun une un peu particulière, ramenée du Japon (:o)

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Un réveillon fooooooooooo !

Tout avait commencé plutôt calmement…

Et puis c’est parti en vrille !

Bonne année !

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