Les tribulations de Sam, Flavie et Salomé

Mois : juin 2013

Mot compte triple

KYRGYZSTAN, également accepté : KYRGYZYSTAN.
Capitale : Bishkek
Population : 5,5 millions
Langues : kyrgyz et russe
Monnaie : som (1 euro = 64 som)
Religions : islam et protestantisme
Paysage : montagnes, montagnes, montagnes
Ambiance : cool

La frontière sino-kyrgyze, encore une frontière sympa :
1. constituer un groupe de voyageurs pour diviser les frais de taxis (y’a bien des bus qui vont de Kashgar à Osh d’une traite mais c’était un peu trop cher et trop facile…),
2. trouver d’où partent les taxis qui veulent bien aller jusqu’à Wuqia, la dernière ville avant la frontière,
3. arriver au check point de Wuqia, régler le taxi et commencer une longue négociation avec un autre chauffeur pour aller jusqu’à la vraie frontière à 140 km de là. Montrer son passeport à 4 personnes différentes et enfin obtenir le tampon de sortie,
4. Au bout d’une heure, s’entasser dans le taxi et se laisser balloter sur la route poussiéreuse, montrer son passeport à l’occasion,
5. 4 heures plus tard, régler le taxi, remontrer son passeport et attendre que les douaniers chinois trouvent des véhicules sécurisés pour vous emmener à la frontière kyrgyze situé à 7 km, boire une bière,
6. s’installer dans un camion « réquisitionné » pour vous par les douaniers, descendre du camion parce que finalement ils ont trouvé un meilleur véhicule, être dégoûté de faire le trajet dans un vulgaire pick-up alors que vos compagnons le font à bord d’un camion de pompiers,
7. remercier le chauffeur une fois arrivés au check point kyrgyze, ne pas se laisser impressionner par le grand militaire costaud avec son fusil d’assaut, obtenir le tampon d’entrée (fastoche),
8. négocier un taxi pour aller jusqu’à Osh, sortir une dernière fois son passeport au dernier check point, mentir au douanier pour garder la photo de sa guérite

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9. apprécier l’incroyable paysage pendant 4 heures et s’arrêter boire un petit coup de kymys (lait de jument fermenté : pétillant avec un petit goût fumé)

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Voilà, vous êtes arrivés !

On sent tout de suite l’influence russe avec les vieux bâtiments soviétiques, les monuments austères et quelques personnes d’origine russe. Même en étant la 2ème ville du pays, Osh donne l’impression d’être un gros village, sans building, détendue et toute proche des montagnes.
Le bazar animé est une des attractions de la ville. Les pains chauds, les fruits et légumes colorés et les vêtements traditionnels sont parfaitement dans l’ambiance centrale asiatique et c’est plaisant de se perdre dans les méandres du marché pour faire quelques emplettes.

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L’autre attraction de la ville est la montagne de Salomon, lieu saint où le roi est censé être venu prier une fois. Une belle balade avec une vue sur la ville, plus grande qu’il n’y paraît.

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Le principal mode de transport entre villes ici est la marshrutka, un camion Mercedes transformé pour accueillir une vingtaine de passagers (même s’il est toujours possible d’en caler 30). Comme il y en a en nombre, il est facile de se déplacer ou de faire des étapes, le tout c’est être un peu patient (en général, le véhicule ne part que quand il est plein) et résistant à la chaleur (alors qu’il fait 30° dehors, pas de clim’, pas de ventil’ et même pas de fenêtres ouvrables).

En allant vers Arslanbob, nous nous sommes arrêtés à Ozgon, connue pour ses édifices religieux du 12ème siècle.

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Une escale de quelques heures et hop, on saute dans le véhicule suivant pour Arslanbob et sa forêt de noyers.
Une particularité du Kyrgyzstan est son système basé sur les CBT, pour Community Based Tourism, qui fonctionnent par région pour proposer aux touristes des activités ou simplement un hébergement chez des particuliers. L’intérêt est de faire travailler les locaux et de proposer des services à coûts intéressants. Nous sommes passés par l’un d’eux pour trouver notre hébergement un peu en retrait du village. Résultat, un coin tranquille près de la rivière où nous avons passé 2 jours entre lecture et balades.

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A peu près 600 km séparent Arslanbob de Bishkek et il nous a fallu toute une journée pour les parcourir, d’abord en marshtrutka puis en taxi partagé.  Entre paysages et yourte-café, c’est presque passé vite (presque) …

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Avant de nous adonner au tourisme, une mission importante nous attendait à Bishkek : les visas kazakhs. Rien de très compliqué cependant, un formulaire, des photocopies de passeport, une photo, 30 dollars et c’est plié !
Pour ce qui est de la ville, elle est, comme Osh, indéniablement marquée par l’époque soviétique avec ses gros bâtiments carrés, son église orthodoxe et les trolleybus.

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Ici (de ce qu’on a vu en tout cas), la population d’origine russe est plus nombreuse, ce qui n’empêche pas le muezzin de chanter 5 fois par jour. Mais l’ambiance est vraiment différente d’Arslanbob où les musulmans sont majoritaires et plutôt conservateurs.

Bishkek est la capitale et la plus grande ville du pays certes, mais il suffit de faire quelques kilomètres pour se retrouver à la campagne, voire à la montagne.

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Nous n’avons pas poussé jusqu’au glacier mais notre petite randonnée dans la vallée était déjà très satisfaisante. Nous avons un peu tourné en rond autour de la rivière avant de trouver notre chemin, mais une fois lancés nous avons traversé une forêt de pins puis des prairies fleuries.. Enfin tout ça, c’était avant le drame, à 1h de l’arrivée… c’est-à-dire la grosse averse, les coups de vent puis la pluie fine qui ne nous a plus lâché jusqu’à la fin (rappelons que nous ne sommes pas du genre à partir équipés !). Heureusement, nous avons vite trouvé un gentil automobiliste qui nous a emmené jusqu’à la station de bus la plus proche et nous sommes ainsi rentrés, transis mais contents !

Pour finir sur cette introduction au Kyrgyzstan, bandes de goulus, parlons bouffe ! Grosso modo, c’est un (pas toujours) subtil mélange de ce qu’on trouvait dans le Xinjiang et de gastronomie russe. La difficulté pour nous c’est que nous avons introduit une nouvelle variante à notre quotidien : le végétarisme. Adieu shashliks (brochettes de viande au barbecue) et samsas (feuilletés à la viande) !
Si à Bishkek, on trouve facilement de quoi diversifier nos repas, cela a été plus difficile avant et on a dû manger beaucoup (vraiment beaucoup) de pain et de salades.

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PS : amis amateurs de Scrabble, pas d’affolement, nous n’avons pas oublié que les noms propres sont interdits… Mais avouez que ça paye !

PS: pour ceux qui se demanderaient pourquoi on devient végétariens, voici un début : http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9g%C3%A9tarisme#Motivations. Ha et merci d’user vos blagues sur le cri de la carotte avant qu’on ne revienne !

Sur la route de la soie

En théorie c’est toujours la Chine, sur le terrain c’est déjà l’Asie centrale : le Xinjiang.

C’est à Jia Yu Guan que s’est faite la rupture, illustrée par la dernière forteresse à l’extrême est de la grande muraille.

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Point militaire stratégique, c’était aussi un passage obligé sur la route de la soie du fait de sa position au milieu du corridor de Hexi et du désert (qui n’en est plus vraiment un étant donné le nombre de lignes électriques et de routes qui le traverse).

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Une fois à Turpan, nous avons vraiment pris la mesure du fossé qui sépare le Xinjiang du reste de la Chine (hors Tibet et Mongolie intérieure évidemment ; maintenant que l’on n’est plus bâillonnés, on peut dire ce qu’on veut !). Non seulement les paysages n’ont plus rien à voir mais la population elle-même est totalement différente : les ouighours, la grosse minorité de cette province, ressemblent à des turques et sont musulmans. Après 8 mois de temples bouddhistes, à nous les mosquées ! En déambulant dans cette ville-oasis, nous avions plus l’impression d’être au Magreb qu’en Chine : le bazar, les femmes voilés, les hommes à barbes, les maisons en briques ou en torchis…

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Et le fameux minaret Emin, impressionnante construction au milieu des vignobles, qui nous a transporté dans un autre siècle.

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A quelques kilomètres de la ville, une fois passées les vignes, le désert de Taklamakan reprend ses droits (le droit à rien d’autre que des cailloux). C’est là que se trouve la cité de Jiaohe dont il ne reste plus grand chose mais dont les ruines laissent présager de son ancienne grandeur.

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Après avoir passé une nuit sur deux dans le train pour arriver jusque-là, nous avons eu un peu de répit avec le trajet vers Urumqi : 3h de bus sur une longue route droite au milieu du désert.
Urumqi a beau être la capitale du Xinjiang, c’est une ville chinoise à peu près comme les autres où les ouighours sont concurrencés par les Hans et ce n’est pas près de s’arranger : le gouvernement prévoit d’ici quelques années de multiplier la population de la région par 4 à grandes pelletées de Hans. De la ville, nous avons surtout apprécié un grand parc où la vie s’active dans chaque recoins. Des musiciens, des danseurs, des sportifs, des gourmands,des joueurs de cartes, des pêcheurs, tous rassemblés dans ce qui nous semble être l’un des meilleurs parcs de Chine.

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Pour éviter 26 heures de train d’affilée et pour découvrir un peu plus cette région peu visitée, nous avons fait une étape d’une journée à Kuqa. Une journée signifie donc pas d’hôtel et nous avons dû porter nos sacs pendant notre longue balade qui a parfois tourné à l’errance…
Mais Kuqa est une ville agréable, fortement ouighour, avec une vieux quartier envahi de mosquées et plein de petites rues où nous avons pris plaisir à  déambuler.

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Nous avons pris le temps de sortir de la ville pour aller visiter les ruines du monastère bouddhiste Subashi qui avait un petit air de Jiaohe sans sa grandeur.

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A 19h, malgré nos efforts pour nous occuper, nous avions épuisé les ressources en parcs et bazars de la ville et nous nous sommes repliés sur la gare où les SHF (sans hôtel fixe) que nous sommes ont squatté des bancs en attendant le train de 2h du mat’ pour Kashgar !

C’est dans cette ville très détendue que nous avons fait notre dernière étape dans le Xinjiang. A 4000 kilomètres de Pékin, on sent bien qu’il n’y a plus rien de chinois. La place principale est occupée par une grande mosquée, les rues sont enfumées par les stands de kebabs et dans le bazar, les couteaux, tapis et chapeaux ont définitivement remplacés tout les produits « made in China ». Cela dit, on sent bien que ça change rapidement, et de la vieille ville ne reste plus qu’un îlot transformé en attraction touristique et sur une place déserte, une grande statut de Mao rappelle aux ouighours que l’assimilation (comprendre remplacement) est proche.

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Nous nous y sommes relaxés quelques jours avant de reprendre la route pour le premier de nos pays en -stan qui promet d’être LEGEND… wait for it…

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…DARY ! LEGENDARY !

Il était (encore) une fois en Chine

Pour cette troisième édition, nous avons commencé par deux villes en -ing : Kunming et Chongqing.
La première est la capitale du Yunnan que nous avions traversé en février dernier sans nous arrêter dans cette ville, et la seconde, capitale de la province éponyme, et surtout la ville la plus peuplée du monde (31 millions d’habitants mon pote !).

Voilà pour les présentations. Ce qui vous intéresse probablement plus c’est de savoir comment on fête son anniversaire en Chine ? Bah on fait des trucs un peu foufous comme passer une après-midi pluvieuse à jouer dans un ludo-bar, prendre des téléphériques, manger dans un temple et se saouler à la bière chinoise (LOL!).

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Sans compter l’avalanche de cadeaux :

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Oui parfaitement, un Dove au chocolat blanc et un chausson au taro McDo, ouais ouais !

Pour parfaitement conclure cet épisode, nous avons passé une agréable journée en compagnie d’inconnus, au cours de laquelle nous avons découvert d’autres facettes de Chongqing : les vieux quartiers marchands et le hot pot local (sorte de fondue chinoise dans un bouillon tellement épicé qu’il en est rouge : aussi bon que douloureux !)

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Après toutes ces festivités, il était temps de reprendre la route… et quelle route ! Nous devions rejoindre Lanzhou mais pour cela il a fallu résoudre un grave dilemme : prendre les seules places encore disponibles sur le train direct et passer 19h assis ou faire une escale pour récupérer des couchettes et payer plus cher… comme on est des dingues (des dingues de plus en plus pauvres), on a choisi la solution la moins chère et la moins confortable.
Cela a mis un terme à notre lune de miel avec les chinois que nous trouvions tellement sympas et cools après les vietnamiens… 19h en enfer : 100 personnes assises + une vingtaine debout/couché, et la trilogie chinoise : cigarette, crachat, graines de tournesol. Bref, c’était éprouvant… Et le soulagement de l’arrivée n’a été que de courte durée parce qu’on a eu un mal à trouver un endroit où dormir : adresses du guide qui n’existent plus, hôtels réservés aux chinois ou beaucoup trop chers… Après 1h d’errance, on était presque résolus à reprendre un train directement mais il ne restait que des places assises (no way!).
Un petit craquage nerveux de fatigue et de désespoir et les choses ont fini par s’arranger : un hôtel, une sieste et le tour est joué, ouf ! Reposés, lavés et détendus, on a pu retrouver la Chine et les chinois en toute quiétude. Et on a bien fait de rester parce que Lanzhou est une ville agréable malgré son aspect classique.

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Nous avons visité le musée de la ville, qui en plus de présenter des squelettes de dinosaures super mortels et une « expo propagande », contient une section sur la route de la soie que nous goûtons comme une introduction à la suite de notre voyage…

Interruption des programmes

Pour cause de censure chinoise, nous ne sommes plus en capacité de publier d’articles ni même d’accéder à notre propre blog. Il n’y aura donc pas de nouveaux articles pendant quelques semaines. Merci de votre compréhension.

Censure

Merci à immarcescible 3ème dan qui-fait-pas-de-bruit-quand-il-boit MatLet pour l’aide à la publication.

La boucle est bouclée

La ville, la mer et la montagne. Voilà comment pourrait se résumer notre dernière semaine au Vietnam et, par la même occasion, en Asie du sud est.

Nous sommes arrivés à Hanoi le samedi midi et après le calme de Ninh Binh, nous avons eu droit à la vie grouillante de la capitale. On distingue plus qu’ailleurs des bâtiments de l’époque coloniale et les petites rues sont agréables, surtout le soir venu et nous avons apprécié cette ambiance décontractée autour des bières les moins chères d’Asie (1 euro les 5!).

Bières

De jour, les nombreux parcs et lacs offrent un repos loin des scooters et des marchands toujours très (trop) présents.

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Nous avons essayé de rendre un hommage à l’oncle Ho, dont le Mausolée s’élève au nord de la ville dans un complexe assez grand regroupant un parc, un musée et le palais présidentiel, mais tout Hanoi semblait s’être retrouvé là-bas (c’était son anniv en même temps !) et nous avons tourné en vain pour trouver l’entrée parmi la foule compacte.

Mausolée

Que serait un voyage au Vietnam sans un passage à la fameuse baie d’Halong ? Ce paysage d’îlots rocheux est connu et prisé des touristes mais nous avons surtout été surpris par la découverte d’immenses grottes bien aménagées.

Grotte

Malheureusement, le tourisme de masse rend l’expérience générale un peu désagréable et les arnaques y sont nombreuses : vigilance maximale de mise. Restent la baignade, le tour de kayak et le coucher de soleil qui valaient le déplacement.

Coucher de soleil

Pour ne pas faire un trajet trop long vers la Chine, nous avons fait un stop dans une ville à look « station de ski sans neige » nommée Sapa.

Ville

Le climat plus doux (presque frisquet, c’est dire !) , les paysages magnifiques et les villages des minorités en ont fait une étape très sympa et qui tranchait pas mal avec ce qu’on avait vu jusque-là. Comme Ninh Binh, une image pittoresque du Vietnam :

Terrasses

Mais même ici, le commerce est assez dur et malgré toutes les belles choses vues et les bonnes expériences, le Vietnam laisse un arrière goût assez amer, à tel point que nous avions hâte de retrouver la Chine !

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