Les tribulations de Sam, Flavie et Salomé

Mois : juillet 2013

Toujours plus à l’ouest

En 40h de train nous avons fait un saut immense : en « enjambant » la Russie, nous avons définitivement quitté l’Asie pour retrouver le vieux continent.
Nous avons renoué avec l’Europe en Ukraine, où l’on a retrouvé un air de comme à la maison et où tout est devenu plus facile : communiquer, s’orienter, trouver à manger…  Tout ou presque est traduit en anglais, beaucoup de gens parlent anglais donc le recours aux mimes et aux dessins devient enfin moins fréquent. Qu’il est bon de comprendre et de se faire comprendre !
Autre fait appréciable, en n’étant plus visibles comme le nez au milieu de la figure, nous sommes redevenus des touristes anonymes. Et ça, c’est synonyme de tranquillité ; bien que cela parte d’une bonne intention,  être interrogé 10 fois par jour sur sa nationalité et s’entendre énumérer les même références à chaque fois (bonjour monsieur , merci madame, Paris je t’aime, Jean-Paul Belmondo, Zinedine Zidane…), ça lasse.

Au delà de ça, Kiev est une très jolie ville qu’il est agréable de découvrir en flânant. Sa spécialité : les églises orthodoxes. Florilège :

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A Lviv, le cadre est assez similaire, une vieille ville, beaucoup de vieilles pierres et une concentration assez impressionnante d’édifices religieux (mais pas tous orthodoxes cette fois).

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Le beau temps aidant, nous avons retrouvé une ambiance estivale familière avec des terrasses , des marchands de glaces, des musiciens de rue… Alors on s’est pris au jeu : balades, sieste dans des parcs, bières en terrasse (1€ la pinte, à ce prix là franchement vous feriez pareil), les vacances quoi !

Les trajets en train devenant de plus en plus courts mais aussi de plus en plus cher, nous avançons à l’aveuglette : n’importe quelle destination tant que c’est la moins chère et ça nous rapproche de notre but ( = la boulangerie de Clinchamps et le Chalet Savoyard rue de Charonne) . C’est comme cela que nous avons débarqué à Cracovie après une courte (mais fort confortable) nuit de train.

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Ce qui fait le charme de Cracovie, c’est sa ville close, sa grand place et son château (pas de photo du château, il n’est au programme que cet après-midi ! ) ;

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ce qui fait sa triste renommée, c’est la proximité d’Auswitchz-Birkenau.

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Difficile de conclure là-dessus alors on se passera de conclusion pour cette fois, merci de votre compréhension.

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Nous voici donc dans ce grand pays d’Asie centrale, bien connu pour ses…, euh, pour son… euh connu quoi !Nous sommes donc arrivés par le bus de nuit de Cholpon Ata à 5h du mat’, cassés et fatigués par ce curieux trajet nocturne (avec passage de frontière à 1h). Et que fait-on dans ces cas là ? On marche pour rejoindre le centre-ville à 5km de là en espérant qu’une fois sur place les cafés seront ouverts ! Bah non. Rien d’ouvert. Du coup on attend et on glane un peu de wifi pour trouver un hôtel afin de remplacer notre hôtesse de couchsurfing défaillante. Et nous avons trouvé des places dans un appartement guesthouse très sympa, avec un petit côté comme à la maison. S’ensuivent 4 jours de balades fainéantes dans une ville qui ressemble à Bishkek en plus grand et Moscou en plus petit.

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Du coup, elle laisse une impression étrange : on ne se sent pas au Kazakhstan mais plutôt quelque part entre l’URSS et la Russie moderne. Nous qui imaginions un revival de la Mongolie… la culture nomade s’est complètement perdue. Et c’est à peu près ce qui va ressortir du Kazakhstan en général : pas d’identité forte ou une culture oubliée. Toute l’activité se concentre désormais dans les villes et la nature est difficilement accessible ; le tourisme étant peu développé il est difficile et très onéreux d’organiser des excursions. Avant de venir, on s’était fait rêver avec les parcs nationaux mais à 200 € la journée, il a fallu se rendre à l’évidence…Nous nous sommes donc repliés sur les villes conseillées par notre guide et situées sur notre itinéraire : Shymkent, Turkistan, Alrask, Aktobe et Uralsk. Là encore ça casse pas des briques, en bref :- Nous nous n’avons passé qu’un jour et une nuit à Shymkent et c’était suffisant pour voir la ville : une place surdimensionnée , un petit musée et c’est plié.

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– Nous ne sommes pas restés beaucoup plus longtemps à Turkistan mais le stop en valait largement la peine. Ancienne ville étape sur la route la soie, la ville est aussi connue pour son imposant mausolée de Akhmed Yasaui (saint turc), érigé par Timour dans le style de Samarcande. L’endroit est rapidement devenu un haut-lieu de pèlerinage et s’est organisé comme tel avec une mosquée souterraine et un bain public.

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Nous avons profité de la proximité de Sauran pour aller y faire un saut et constater que le ministère du tourisme en charge de cette forteresse, ancienne capitale de la horde blanche mongole (XIVème siècle), n’en a pas grand chose à faire… au moins l’accès est gratuit.

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– Avec Alrask, nous avons atteint le top du top de la désolation : le génie stalinien a fait de la mer d’Aral une flaque d’eau et de cet important port de pêche un village déprimé et déprimant.

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Les étals de poissons ont été remplacés par les débits de boissons ; mais bizarrement, peut-être parce que c’était le week-end, peut-être parce que la majorité de la population semble alcoolique, c’est dans cette ville qu’il y avait le plus d’ambiance (un peu glauque certes mais une ambiance quand même).Il faut dire aussi qu’on y a retrouvé des compagnons voyageurs et que cela a bien aidé !

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– D’Aktobe, il faut retenir l’église orthodoxe et la mosquée qui se font face, toutes d’or vêtues, l’original complexe mosquée-zoo-centre commercial et… voilà voilà. La ville est grosso modo une avenue infinissable avec du pas grand chose dessus.

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– Enfin, Uralsk est notre dernière étape et pas la moindre parce que nous y sommes ‘coincés’ depuis une semaine ; pas par choix, ho non ! Le fait est que nous avons abandonné notre idée de traverser la mer caspienne en bateau pour rejoindre l’Azerbaïdjan (timing trop incertain) et de plutôt rejoindre l’Urkraine en train. Le seul hic, c’est que ce train ne part d’Uralsk qu’une fois par semaine et qu’il passe en Russie, ce qui veut dire qu’un visa de transit est indispensable (même si l’on ne descendra probablement pas du train).
Il semblerait que les services consulaires russes aient calqués leur organisation sur l’administration française : attendre, monter au 3ème, redescendre, monter au 5ème, redescendre, aller au sous-sol sur ordre du gardien qui ne comprend pas plus que nous ce qu’il se passe, attendre encore un peu, retourner au 3ème, donner les dossiers à un guichet, payer à un autre guichet, retourner au 1er et revenir le lendemain pour récupérer le sésame (après avoir attendu un peu bien sûr !).

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Bref, la traversée Kazakh nous laisse un goût d’inachevé, peut-être sommes nous passés à côté de quelque chose… La fatigue et la lassitude ont aussi joué leur part mais le retour de la mer d’Aral d’ici quelques années nous donnera un bon prétexte pour revenir voir ce pays avec plus d’entrain et d’argent !

Des montagnes et des lacs

Nous sommes partis de la capitale vendredi matin en direction de la campagne en vue de passer quelques jours à l’air frais de la montagne (what else?).
Nous nous arrêtons à Kochkor histoire de préparer notre petite expédition avec l’aide d’une des agences touristiques du coin. Une fois planifiée et le départ fixé au lendemain, nous faisons un tour de la ville, assez différente de Bishkek, et qui nous ramène un peu sur l’île du lac Baikal, avec ses rues poussiéreuses, ses voitures soviétiques et les montagnes environnantes.

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On se fait même inviter à visiter une très jolie mosquée.

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Nous passons la nuit dans un « hôtel », ou plutôt un couloir sordide avec une succession de pièces sans meuble, sans salle de bain et une cabane dans le jardin en guise de toilettes. C’était pas cher et on avait pas besoin qu’on nous dise pourquoi.

Après cette nuit exquise, nous partons à la conquête du lac Song Kol, perché à plus de 3000 mètres d’altitude et encerclé par les montagnes. Au programme, 4 jours passés entre marche le matin et contemplation l’après midi. Un vrai bonheur.

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Et non, vous ne rêvez pas, nous avons retrouvé avec plaisir des yourtes, qui, comme en Mongolie, sont les habitations traditionnelles des nomades (même si les Kirgyzes sont devenus semi-nomades avec une maison au village pour l’hiver). Contrairement aux yourtes mongoles, elles ne possèdent pas de piliers au centre, ce qui permet une utilisation de l’espace plus libre. Le mobilier est rare et les lits sont une superposition de matelas préparés chaque soir.

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Au départ, nous voulions faire tout le trajet à cheval mais le prix nous en a vite dissuadé. Nous nous sommes donc contentés d’une petite balade entre les yourtes et lac. Mais c’était finalement pour le mieux puisque se retrouver face à la montagne avec seulement ses jambes pour moteur procure la douce sensation de faire corps avec la nature,d’être seul à gérer son effort lors de cette bataille pour la gravir.

Nous avons rencontré assez rapidement les familles, mais n’avons pas pu partager grand chose avec elles puisque c’est maintenant un business plus qu’un partage, mais nous avons pu compter sur les enfants pour comprendre un peu leur vie.

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Après tout ce sport, il nous fallait souffler un peu et nous nous sommes rendus dans le resort russe du Kyrgyzstan qui est aussi un lac, à savoir Issyk Kol. Ici, rien à voir avec le calme de Song Kol, les bars et clubs diffusent tous leur musique à fond et on trouve les classiques magasins de bord de mer. Un peu étrange pour un endroit aussi loin de toute mer.

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Ce n’est pas le seul intérêt du coin puisqu’un champs de pierres abrite des pétroglyphes donc certains ont plusieurs milliers d’années.

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Après ces quelques jours de glande et de presque baignade (malgré son nom – lac chaud – l’eau ne l’est pas du tout), il était temps d’aller voir ce qu’il se passait du côté du Kazakhstan et nous avons donc pris un bus de nuit pour notre premier passage de frontière nocturne ! Amusant mais assez fatiguant puisque tout espoir de sommeil est illusoire avec des nombreuses pauses avec lumières mais surtout du fait que c’est un bus normal. Mais c’est déjà une autre histoire…

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