Les tribulations de Sam, Flavie et Salomé

Mois : mai 2013

Fucking Nam

Le Vietnam est un pays vraiment déroutant, capable de nous émerveiller et de nous horripiler en un temps record.

Le meilleur exemple, ce sont les vietnamiens eux-mêmes ; c’est peut-être ici que nous avons rencontré les gens les plus gentils et les gens les plus relous (et encore on reste polis). Alors que certains se mettent en quatre pour vous rendre le séjour agréable, d’autres se mettent en dix pour vous pourrir la vie. Il faut tout négocier , surveiller, vérifier, recompter; les grands classiques étant l’addition foireuse (on nous a fait le coup du 12+12=34), « l’oubli » de rendre la monnaie, le taux de change de bâtard, les suppléments en tout genre… Ajoutez à tout ça le démarchage permanent alors que NON on ne veut ni tuk-tuk, ni taxi, ni massage, ni costume, ni souvenir, même si c’est « cheap cheap »! Peut-être qu’après plus de 3 mois en Asie du Sud-est, on commence à perdre patience… Du coup, on a tendance à être toujours méfiants ou sur la défensive.

Plus globalement, on était assez déçus parce que l’on s’attendait à autre chose ; la faute sûrement à notre itinéraire. On pensait trouver de la campagne et, forcément en longeant la côte, on a surtout vu la mer. Si les paysages côtiers sont magnifiques, les villes sont plutôt banales et monotones.
Heureusement, nos derniers arrêts ont rattrapé le coup : Hoi An, Hué et Ninh Binh.

Hoi An doit être l’archétype de l’ancien village vietnamien, avec ses petites rues au bord de l’eau et l’architecture française assez présente. La spécialité ici, ce sont les tailleurs, et Flavie n’a pas pu résister à l’envie d’avoir sa veste sur mesure pour un prix défiant toute concurrence occidentale.

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Hué, c’est une ancienne capitale vietnamienne, qui se distingue surtout par ses tombes d’empereurs et la cité pourpre interdite, une réplique de celle de Pékin en moins bon état mais plus arborée et qui contrairement à ce que son nom indique, n’a pas grand chose de pourpre. Une balade en bateau nous a permis d’apprécier tranquillement le paysage.

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Ninh Binh, c’est le Vietnam rêvé, avec ses roches karstiques posées inopinément dans le paysage, les champs de riz où les femmes enchappottées coupent, ramassent et trient les grains, les chemins tortueux que l’on prend plaisir à parcourir en vélo… Bref, un moment onirique !

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Il nous reste encore quelques jours pour apprécier ce pays, et c’est entre Hanoi et la frontière chinoise que nous en terminerons avec l’Asie du Sud Est et ses températures tropicales. Ce qui est un bon point !

Gooooooood morning Vietnam!

Voici donc le dernier pays d’Asie du sud-est de notre parcours. Et pour bien comprendre la différence avec les précédents pays, nous avons commencé fort avec Ho Chi Minh City, mieux connue sous le nom de Saigon.

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Et la 1ère différence, c’est le mode de transport privilégié par les vietnamiens : le scooter. Et ce n’est pas 1, pas 10, voire même 100 que nous en croisons mais des milliers, partout, sur les routes, sur les trottoirs, dans les maisons, à contresens ou pas, le scooter est roi. Cela rend la traversée de chaussée hasardeuse, pour ne pas dire dangereuse, tout du moins au premier abord, puisqu’une fois habitués, on ne se pose même plus la question de savoir s’il y’a de la place pour nous entre ces 12 scooters qui avancent de front, on y va.
On a même fini par entrer dans la communauté !

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Ce n’est pas la seule nouveauté puisque la nourriture y est également très différente des pays voisins, et vous allez être heureux : il y a enfin des nems ! Bon, il y a aussi de la soupe, beaucoup de soupe, ce qui, par ce temps horriblement chaud et moite, n’est pas pour aiguiser notre appétit. On se concentre donc sur d’amusants rouleaux de printemps en kit ou les fameux bo bun (d’ailleurs on dit bun bo, comme pour la petite automobile).

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Il y a également ici une vraie culture du café ; les gens passent beaucoup de temps assis en terrasse à papoter ou jouer autour d’un verre. Le café est très populaire, servi bien serré (à côté un expresso c’est du pipi de chat), avec des glaçons et avec un verre de thé glacé (pour faire passer les palpitations, selon ma théorie).

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Venons en maintenant aux gens. Si les commerçants ont la fâcheuse tendance de voir les touristes comme de gros dindons à plumer, les relations avec nos hôtes de couchsurfing sont nettement plus agréables et ils regorgent d’attention et de générosité à notre égard. Entre les repas, les visites et les balades en scoot’, nous avons plus l’impression d’être des amis de la famille que des inconnus de grand chemin.

Question : c’est ici que les femmes portent le plus de chapeaux chinois, alors pourquoi diable avoir choisi ce nom ?!?

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Côté histoire, il faut dire que le Vietnam a une histoire récente assez violente, avec pas moins de 4 guerres en l’espace de 30 ans et Saigon a été à l’avant-poste de 3 d’entre elles, la plus emblématique étant la guerre contre les américains. Nous avons donc visité le palais de la réunification et le musée de la guerre (plutôt des horreurs de la guerre). Autant dire que ça fait des émotions pour nos petits coeurs fragiles…

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Pour s’en remettre, nous sommes partis goûter l’eau du golfe de Tonkin à Nha Trang, et on peut vous certifier qu’elle est bonne ! Comme les vietnamiens du cru, nous avons savouré la baignade matinale (7h du mat’) quand le soleil tout juste levé n’est pas encore insupportable et que l’eau est fraîche. On a aussi plongé dans les eaux claires autour d’une île voisine ; rien de très impressionnant à voir mais deux belles plongées tout de même !

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Last but not least, nous avons retrouvé les joies du transport ferroviaire, un peu rustique certes, mais toujours mieux que les interminables trajets en bus du Cambodge. Et nous voilà maintenant à Danang ; la ville en soi n’a rien de particulier mais la côte est magnifique…

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Un petit tour et puis s’en vont

Seulement 2 semaines passées au Cambodge… comme pour le Laos, notre séjour ici nous laisse un petit goût d’inachevé. Nous aurions aimé pouvoir passer plus de temps à Phnom-Penh, faire du bateau sur le Tonlé Sap ou aller jusque dans le nord et découvrir le Cambodge sauvage mais le temps (comprendre : l’argent) commence à nous manquer et le chemin est encore long.

Pour notre dernière étape, nous avons choisi Kampot, une tranquille petite ville dont les principaux attraits sont le fleuve qui la borde et une corbeille de fruits géants (ne cherchez pas les pommes, y’en a pas) au milieu du rond-point principal.

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Grâce aux services d’un chauffeur de tuk-tuk, nous avons pu nous balader autour de la ville. Cela a été l’occasion de parcourir la campagne et de pousser jusqu’à la mer.

Des champs de sel :

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Des rizières :

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Des plantations de poivre :

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De la pêche, du producteur au consommateur:

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Et aussi l’étrange ville de Kep, dont des quartiers entiers ont été abandonnés. Faute d’activité, les gens ont préféré quitter la ville et tentent désormais de vendre des terrains dont personne ne veut.
Avouons-le, on était à deux doigts de nous offrir une résidence secondaire (gros travaux à prévoir mais vue imprenable sur la mer).

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Le Cambodge en diagonale

On ne pouvait décemment pas passer au Cambodge sans nous arrêter à Siem Reap et aller jeter un oeil sur les vestiges d’Angkor. Fierté nationale (y’a qu’à voir le drapeau), les ruines plus ou moins branlantes de l’ancienne capitale témoignent de la grandeur passée du royaume. Nous n’avons vu que les sites principaux, en une journée mais il est possible d’y passer beaucoup plus de temps.
Une journée donc, mais quelle journée ! Pour voir le soleil se lever et prendre un petit déjeuner face au temple principal, Angkor Wat, nous avons décollé à 5h du matin, à la (relativement) fraîche.

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Effectivement, le ciel était un peu nuageux et le levé de soleil pas vraiment spectaculaire…
Après cette mise en bouche, nos chauffeurs de tuk tuk nous ont amené au coeur de l’ancienne ville, Angkor Thom, dont il ne reste que les bâtiments religieux (la pierre était réservée aux édifices religieux alors que les habitations étaient en bois).

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Tout cela n’est pas si vieux (les constructions ont commencé autour du XIIème siecle) mais l’abandon puis l’oubli de la ville ont eu pour conséquence une détérioration rapide. Si les temples principaux sont désormais rénovés et entretenus, d’autres sont en piteux état.

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Dans d’autres, dont le célèbre et très visité Ta Prohm, la nature a repris ses droits.

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Vers midi, la chaleur et la fatigue ont eu raison de nous ; 7h à crapahuter dans les temples, à gravir des escaliers pas ergonomiques pour un sou, à suer à grosses gouttes… mais quel spectacle !

Avant de passer de l’agitation touristique de Siem Reap à l’agitation tout court de Phnom Penh, nous avons fait escale à Kampong Cham, petite capitale de province au bord du Mekong. Grâce aux bons tuyaux des Vandtellier, nous nous sommes installés sur une île sur le Mekong, la vie y était douce, on n’en a pas bougé !

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Nuit sous une hutte (dans un hamac puis sur un matelas), balade dans le village, baignade dans le Mekong, apéro, barbecue… rien à faire, juste à se laisser porter.

Du coup l’arrivée à Phnom Penh nous a fait un petit choc : une vraie fourmilière !

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Après les splendeurs d’Angkor, nous avons abordé une autre tranche de l’histoire du Cambodge, plus récente mais plus dramatique : le régime des khmers rouges. Les traces de l’horreur restent visibles dans les musées (on a visité le camp S-21, un lycée transformé en centre de détention, de torture et d’extermination), dans les nombreux récits des victimes (à lire : « D’abord, ils ont tué mon père ») mais aussi sur les cambodgiens eux-mêmes ; on croise fréquemment des gens aux gueules cassées et corps mutilés. Le chapitre n’est pas clos puisque le procès de 4 des principaux dirigeants est toujours en cours.

Nos compagnons de voyage voulaient voir la mer, nous avons donc rapidement quitté la capitale pour mettre le cap au sud, direction Sihanoukville. Plus facile à dire qu’à faire, les routes et véhicules étant ce qu’ils sont, le trajet qui devait durer 5h en a duré plus de 7…mais qu’y faire ? Cela dit, le jeu en valait la chandelle : plage à Sihanoukville, plage sur l’île de Koh Rong, massage sur la plage, apéro sur la plage…

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C’est sur cette note salée que Mat et Eugénie sont répartis vers Phnom Penh ce matin pour y prendre leur vol pour Paris alors que nous continuons notre route vers le Vietnam.

Résumé en images

Depuis l’arrivée de nouveaux individus dans notre voyage, le temps s’est accéléré et tout se passe très vite. Voici donc un résumé en images.

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Arrivée de mon frère et sa copine à Bangkok, que nous avons re-visité avec eux. Au programme, temples et marchés, sous un soleil lyophilisant.

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A noter que Mat et Eugénie ne sont pas arrivés les mains vides et que nous avons pu retrouver des douceurs bien de chez nous !

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Nous avions prévu d’aller visiter un peu le nord de la Thaïlande mais la patte folle de mon frère a changé le programme. Nous avons donc visité le zoo la ville de Lopburi, célèbre pour ses nombreux singes en liberté et ses ruines.

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Après ça, un autre animal un peu plus imposant a croisé notre route du côté de Surin, dans un centre spécialisé qui n’était pas vraiment spécialisé dans le respect des pachydermes.

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C’est toujours triste de voir ces superbes animaux enchaînés et entraînés à faire des tours ridicules même si notre présence là bas participe aussi au phénomène…

Cette semaine s’est achevée par notre arrivée au plat Cambodge (la Belgique d’Asie) et on retrouve avec plaisir une ambiance proche de celle du Laos avec ses bicoques surélevées dans les villages au bord de la route et un développement moins prégnant.

Voici une petite avance de ce qui vous attend au prochain article :

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