On ne pouvait décemment pas passer au Cambodge sans nous arrêter à Siem Reap et aller jeter un oeil sur les vestiges d’Angkor. Fierté nationale (y’a qu’à voir le drapeau), les ruines plus ou moins branlantes de l’ancienne capitale témoignent de la grandeur passée du royaume. Nous n’avons vu que les sites principaux, en une journée mais il est possible d’y passer beaucoup plus de temps.
Une journée donc, mais quelle journée ! Pour voir le soleil se lever et prendre un petit déjeuner face au temple principal, Angkor Wat, nous avons décollé à 5h du matin, à la (relativement) fraîche.
Effectivement, le ciel était un peu nuageux et le levé de soleil pas vraiment spectaculaire…
Après cette mise en bouche, nos chauffeurs de tuk tuk nous ont amené au coeur de l’ancienne ville, Angkor Thom, dont il ne reste que les bâtiments religieux (la pierre était réservée aux édifices religieux alors que les habitations étaient en bois).
Tout cela n’est pas si vieux (les constructions ont commencé autour du XIIème siecle) mais l’abandon puis l’oubli de la ville ont eu pour conséquence une détérioration rapide. Si les temples principaux sont désormais rénovés et entretenus, d’autres sont en piteux état.
Dans d’autres, dont le célèbre et très visité Ta Prohm, la nature a repris ses droits.
Vers midi, la chaleur et la fatigue ont eu raison de nous ; 7h à crapahuter dans les temples, à gravir des escaliers pas ergonomiques pour un sou, à suer à grosses gouttes… mais quel spectacle !
Avant de passer de l’agitation touristique de Siem Reap à l’agitation tout court de Phnom Penh, nous avons fait escale à Kampong Cham, petite capitale de province au bord du Mekong. Grâce aux bons tuyaux des Vandtellier, nous nous sommes installés sur une île sur le Mekong, la vie y était douce, on n’en a pas bougé !
Nuit sous une hutte (dans un hamac puis sur un matelas), balade dans le village, baignade dans le Mekong, apéro, barbecue… rien à faire, juste à se laisser porter.
Du coup l’arrivée à Phnom Penh nous a fait un petit choc : une vraie fourmilière !
Après les splendeurs d’Angkor, nous avons abordé une autre tranche de l’histoire du Cambodge, plus récente mais plus dramatique : le régime des khmers rouges. Les traces de l’horreur restent visibles dans les musées (on a visité le camp S-21, un lycée transformé en centre de détention, de torture et d’extermination), dans les nombreux récits des victimes (à lire : « D’abord, ils ont tué mon père ») mais aussi sur les cambodgiens eux-mêmes ; on croise fréquemment des gens aux gueules cassées et corps mutilés. Le chapitre n’est pas clos puisque le procès de 4 des principaux dirigeants est toujours en cours.
Nos compagnons de voyage voulaient voir la mer, nous avons donc rapidement quitté la capitale pour mettre le cap au sud, direction Sihanoukville. Plus facile à dire qu’à faire, les routes et véhicules étant ce qu’ils sont, le trajet qui devait durer 5h en a duré plus de 7…mais qu’y faire ? Cela dit, le jeu en valait la chandelle : plage à Sihanoukville, plage sur l’île de Koh Rong, massage sur la plage, apéro sur la plage…
C’est sur cette note salée que Mat et Eugénie sont répartis vers Phnom Penh ce matin pour y prendre leur vol pour Paris alors que nous continuons notre route vers le Vietnam.