Les tribulations de Sam, Flavie et Salomé

Auteur/autrice : Sam et Flavie Page 3 of 12

La bohèmeuuuu

La route entre la Géorgie et l’Arménie n’est pas fameuse et nous avons passé la première partie du voyage en taxi cahin-caha, jusqu’au poste frontière où là, il n’y a carrément plus route pour cause de travaux. Le passage s’est fait aisément et après un tamponnage en règle de nos passeports, nous nous sommes vite retrouvés sur les routes un peu meilleures d’Arménie.

Le paysage en arrivant est magnifique, une succession de collines couvertes d’herbe jaunie avec des montagnes enneigées en fond. Nous sommes arrivés à Gyumri pour découvrir une ville qui a l’air étendue mais qui manque un peu de charme. La place Charles Aznavour, deux jolies églises noires assez surprenantes, une vieille ville riquiqui, une rue commerçante et c’est tout. Nous sommes tout de même restés deux nuits pour éviter de trop courir, avant de partir pour Vanadzor. Là aussi, peu de points d’intérêts, mais c’est un endroit pratique pour visiter le Debed Canyon qui est la principale attraction de la région.

Nous avons donc pris un tour avec la maison d’hôtes pour découvrir les nombreux monastères et églises qui parsèment cette gorge.

La gorge elle-même est d’ailleurs très impressionnante: elle semble s’être creusée soudainement à la suite d’un tremblement de terre.

Après ça, direction Dilijan et son parc national, une belle forêt aux couleurs d’automne posée sur des collines. Comme souvent, grâce à Salomé, nous avons été surclassés et avons pu profiter d’une terrasse avec vue. Là encore et comme sûrement jusqu’à la fin de notre périple en Arménie, il y a des monastères et des églises un peu partout. Le cadre est superbe et nous avons passé trois jours à nous balader dans les environs, sous le soleil pour ne rien gâcher. Un café bien sympa nous a permis de passer le temps agréablement (et de manger des bonnes pâtisseries, ce qui n’est pas si courant par ici).

L’étape suivante, et où nous sommes toujours, est aussi tranquille puisque c’est le lac Sevan, le plus grand lac du Caucase et en ce début d’automne, c’est assez mort. Au programme, de la détente les pieds dans l’eau (on peut pas faire plus, elle est gelée), et découverte des lieux intéressants aux environs.

Dimanche

On fait rien comme des gros manches!

La Géorgie, les géorgiens et nous

Nous ne savions pas grand chose de la Géorgie avant de nous décider à y venir, en dehors de son passé soviétique. De ce fait nous avons retrouvé quelques repères : une architecture parfois massive et souvent décrépie, les marshrutky (=minibus), l’église orthodoxe, l’aneth, le cyrillique…

Heureusement d’ailleurs que la langue russe est toujours largement utilisée parce que le géorgien est complètement opaque, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral (apparemment il y aurait des racines communes avec le basque)

Gamarjobat (bonjour), mardlobat (merci) et Gomarjaus (santé!), c’est tout ce que l’on a pu retenir. Mais les géorgiens sont aimables et accueillants et avec nos bribes de russe et leur maigre anglais, nous avons réussi à communiquer. Tous les gens rencontrés ont toujours été aidants ; tous ont à cœur de bien recevoir, l’hospitalité étant une valeur centrale. Salomé a aussi sûrement participé au bon accueil, elle a fait l’unanimité partout et elle, bonne pâte, se prêtait avec le sourire aux bisous, aux câlins, aux photos… En plus, elle porte un prénom courant en Géorgie, ce qui n’était pas pour déplaire à ses fans!

S’il y a bien une chose qu’on a remarqué dès qu’on est arrivés, c’est la conduite brutale des géorgiens, là plus question de cordialité! Si le permis existe ici, les inspecteurs sont aveugles: on double n’importe comment, droite, gauche, dans les virages (sans visibilité de préférence), avec des véhicules en face, on ne laisse passer les piétons que s’ils forcent le passage et on voit alors le pare-choc s’approcher dangereusement de la jambe. C’est très rare de voir une voiture complète ou non cabossée, il manque régulièrement des pare-chocs, des ailes, le pare-brise est souvent étoilé et la fumée noire qui sort des véhicules explique bien la pollution. Mais apparemment les chiffres de l’insécurité routière ne sont pas si élevé que ça, alors ça va!

Sinon, la Géorgie c’est aussi une grande diversité de paysages avec des forêts, des montagnes, des plaines, la mer et vu les faibles distances on peut, dans la même journée, se baigner et faire du ski! Malheureusement, il y a aussi des territoires disputés, notamment avec la guerre-éclair perdue contre la Russie en 2008 au sujet de l’Ossétie du sud, ou encore l’Abkhazie, là aussi soutenue par la Russie. L’Adjarie (dont la capitale est Batumi) est également un territoire autonome mais il est resté, lui, dans le giron de la Géorgie.

Niveau religion, on est ici en pays chrétien orthodoxe convaincu et on voit très souvent des géorgiens de tous âges de signer 1, 2 voire 3 fois à chaque fois qu’ils croisent une église ! Il faut dire que c’est un des premiers pays chrétiens au monde, l’adoption du christianisme comme religion d’état datant du 5ème siècle. Il y a d’ailleurs suffisamment d’églises partout dans le pays pour en témoigner.

La gastronomie géorgienne est assez riche, dans tous les sens du terme, et par chance plutôt végé friendly. La spécialité, le plat inévitable, c’est le khachapuri (prononcé ratchapouri) qui pourrait s’apparenter à une pizza au fromage. Il en existe plusieurs variantes mais la meilleure, à notre goût, a une forme de bateau avec un oeuf dessus (et un peu de beurre pour faire glisser)

Autant dire que c’est appétissant au début mais que ça devient vite écoeurant, le fromage local ayant un fort goût de lait caillé (et un puissant effet laxatif). 

Comme on l’a déjà dit, les légumes disponibles ne sont pas très variés mais goutus et bien préparés. Parmi nos préférés : la classique salade concombre tomates oignons, l’adjapsandali (aubergines à la tomate),les champignons sur plaque chauffante et le lobio (ragout de haricots rouges). Et pour accompagner le tout, du pain, le choti à la forme si particulière, un délice quand il sort à peine du four. On trouve aussi sur les marchés de beaux étals de café, qui se prépare à la turque, et de noix et noisettes. La friandise locale consiste en des guirlandes de noix enrobées de caramel de jus de fruits (raisin le plus souvent).

La Géorgie, c’est le territoire de naissance du vin et on a pu en goûter d’assez bon, même si on reste fidèle à nos origines. Du fromage, du pain, du vin : on a vraiment rien inventé!

Ces 3 semaines n’ont pas suffi pour voir tout ce qu’a à offrir la Géorgie donc il faudra que l’on revienne pour découvrir la chaîne de montagnes du grand Caucase au nord et la région vinicole au sud-est.

Que la montagne est belle

4h de train, 30 min de marche, 1 khachapuri, 1 lobiani et 30 min de minibus plus loin, nous arrivions (dimanche) à Borjomi. La ville est mondialement connue (si si mondialement, bande de noobs) pour sa source miraculeuse. 

Nous envisagions de commencer notre séjour par une sieste mais Salomé n’était pas de cet avis donc nous avons opté pour une balade de découverte. Honnêtement nous n’étions pas fâchés de sortir étant donné la tronche de la guesthouse: une chambre très vieillotte donnant sur la cuisine familiale pas bien fraîche non plus; mais il a bien fallu y rentrer pour la nuit… et quelle nuit! Salomé n’aimait visiblement pas l’endroit non plus et nous l’a fait comprendre à sa manière. À la 1ere heure le lendemain matin nous étions dehors, à la recherche d’un nouvel endroit ; ce qui n’a pas été trop difficile : on a trouvé notre bonheur 50m plus loin.

Ce problème réglé nous pouvions nous concentrer sur la ville dont l’intérêt réside essentiellement dans deux parcs : 

– le parc où se trouve la fameuse source, qui est devenu une sorte de parc d’attraction pas très intéressant si ce n’est qu’il est joliment situé dans une gorge et qu’un téléphérique offre une vue agréable sur le ville. Ça aurait été dommage de passer à côté d’un miracle donc nous avons bu à la source : l’eau est tiède et salée, on attend toujours le miracle…

-le parc national, une des plus grande forêt gardée intacte d’Europe. Nous étions partis pour une petite marche tranquille le long de la rivière qui s’est finalement transformée en rando. La montée était intense et la descente fastidieuse (450m de dénivelé dans un sens puis dans l’autre) mais une fois arrivés sur la crête, le panorama était époustouflant.

Malgré les courbatures, nous avons repris nos clics et nos clacs mercredi matin, avons joué des coudes pour nous trouver une place dans la marshrutka en direction d’Akhaltsikhe.

Nous avons visité une très belle forteresse rénovée il y a peu, qui abrite entre autres une mosquée et une médersa. Quand on a vu la forteresse, on a tout vu donc dès le lendemain nous levions le camp pour rejoindre Vardzia, une cité troglodyte construite au 12ème siècle par la reine Tamar, qui domine une magnifique vallée. C’est une véritable fourmilière qui a creusée dans la roche, impressionnant!

C’est avec ce superbe site que l’on a conclu notre étape géorgienne. Nous n’avons pas vu tout ce que nous espérions mais la météo nous force à poursuivre vers le sud, désormais à nous l’Arménie!

Histoires d’eau

Cette semaine, finis les sauts de puce, nous avons fait de grands bons en avant! 

Nous sommes arrivés samedi dernier à Kutaisi après 3h de train plutôt confortable. Comme c’est désormais la coutume, nous nous sommes installés dans notre nouveau chez nous et Salomé a fait une sieste. Grâce à elle, qui a séduit notre hôte, nous avons pu avoir une chambre plus grande et une salle de bain privée, sans supplément, bon deal!

Kutaisi est une ville de taille moyenne, plutôt agréable dont nous avons commencé l’exploration par le grand bazar.

Ici, tout est local voire ultra local, du coup ça ne favorise pas trop la variété mais les légumes sont très beaux (et très bons). On trouve donc des tomates, des oignons, des aubergines, des poivrons, des concombres, des patates, des carottes et un peu de chou fleur… Les beaux étals colorés nous ont fait de l’oeil, on s’est retrouvés avec beaucoup trop de victuailles et on a pas pu tout manger… en partie à cause de notre hôte qui a passé son temps à nous gaver de nourriture, excellente qui plus est ! Le petit déj pantagruélique nous tenait quasiment toute la journée : oeufs, pancakes, pain, salade de tomates, des fruits, yaourt, feuilletés au fromage, fromage tout court… Et c’est presque si elle ne s’excusait pas du peu de choix qu’elle proposait: « but you don’t eat meat ! »

Une fois bien repus, on attaquait les choses sérieuses.

Nous avons visité le parc de Sataplia, connu pour ses empreintes de dinosaures et pour sa grotte joliment mise en valeur.

C’était une balade sympa mais des errements dans les transports et une longue attente pour un guide ont un peu ramolli l’enthousiasme. Salomé, comme souvent eu beaucoup de succès pour son plus grand plaisir (et ça nous fait des vacances… rhoooo vilains parents!!).

Nous avons visité le lendemain les monastères de Gelati et de Motsameta.
Comme le veut notre malédiction, Gelati était en cours de rénovation, du coup même si on pouvait tout visiter, l’ensemble ne donnait pas complétement la sensation de tranquillité qu’inspire ces beaux bâtiments dans ce lieu.

Motsameta par contre, valait nettement plus le coup d’œil. Perché sur une colline avec une belle vue sur une rivière et d’autres collines alentours, l’endroit à beaucoup de charme et le soleil aidant, nous sommes restés assis quelques temps pour goûter à ce calme relaxant.

Après de nombreuses tergiversations, nous nous sommes décidés à rejoindre Batumi, The cité balnéaire du pays, qui a bénéficié de gros budgets pour attirer le touriste : hôtels modernes et luxueux, casinos, aménagement de la plage sur plusieurs kilomètres…Et ça marche, mais heureusement pour nous, la haute saison est terminée et la ville n’est plus assaillie par ces saletés de vacanciers.

Flavie s’est même baignée dès le premier jour ! Le moins courageux a suivi quelques jours après. Salomé s’est trempé les pieds mais elle semblait plus intéressée par les galets et leur goût…

Malheureusement pour nous, le temps s’est gâté et nous avons dû faire avec des pluies diluviennes qui se sont régulièrement abattues sur la ville, et qui nous ont assignés à résidence une bonne partie de notre séjour.

Nous avons profité d’une matinée sèche pour visiter le jardin botanique de 1km² situé en dehors de la ville. Un bon tour de 3h30 pour voir toutes les sections du parc dont certaines donnent sur la mer. Avec le climat subtropical de la région, tout pousse: bambous, palmiers, bananiers, citronniers…

Lors d’une autre matinée ensoleillée nous sommes retournés nous baigner puis nous avons fait un bon tour de la vieille ville. Batumi est agréable avec ses jolis bâtiments, ses boulevards piétonniers ponctués de monuments et de palmiers. Et contrairement à beaucoup de villes balnéaires, les prix ici n’enflent pas beaucoup ; notre budget n’a d’ailleurs pas souffert : à cause de la pluie, on s’est souvent fait nos repas au lieu d’aller au resto et notre logeur ne nous a pas fait payer les 2 nuits sur 5 (en plus de nous avoir donné une chambre plus grande que celle que l’on avait réservé).

Nous avions de grands projets d’excursions mais la météo en a décidé autrement, nous quittons donc la mer noire avec quelques regrets et repartons maintenant vers l’est, en train évidemment!

Breaking news

La mer noire…

elle est bleue !

Sauts de puce

Nous ne nous sommes pas déplacés bien loin pour notre seconde étape géorgienne ; 1o minutes de taxi puis 30 de marshrutka (sorte de minibus) et nous arrivions à Mtskheta (dur à dire hein!). C’est une petite cité au nord de Tbilisi qui a son importance puisqu’elle a été la capitale du pays jusqu’au XIIème siècle. Son intérêt aujourd’hui réside dans 2 édifices religieux  :

– la cathédrale emmuraillée autour de laquelle s’organise la ville

– l’église de Jvari perchée sur une colline qui domine les environs

La ville est classée à l’UNESCO et ça se voit car ici, pas de bâtiments à l’abandon, tout est maintenu en bon état, ce qui en fait un endroit très agréable. 

Nous avons passé là 2 jours et 2 nuits, dans une guesthouse au cœur de la ville, ce qui nous a facilité les balades et les siestes (pour Salomé bien sûr, qui a bien récupéré et retrouvé un rythme tranquille). 

Plusieurs choix s’offraient à nous pour la suite et nous avons opté pour le plus simple : rejoindre Gori, à 60km de là, en train. Mais avant de sauter dans le train, nous avons fait une petite escapade jusqu’à Ananuri pour y visiter un charmant château/monastère surplombant un lac.

C’est donc en fin d’après midi que nous sommes arrivés à Gori, la ville qui a eu le privilège de voir naître Staline et en plus qui s’en vante ; l’occasion d’une leçon d’histoire pour Salomé:

Heureusement pour nous, les habitants sont bien plus chaleureux que l’oncle Joseph et nous avons pu le constater le soir même quand le propriétaire de l’hôtel et ses amis nous ont conviés à leur table, pas peu fiers de nous faire goûter leur repas et leur vin. S’en sont suivis de multiples toasts : aux enfants, aux femmes, à la famille, à l’amitié franco-géorgienne et même à De Gaulle et Staline! Taril, le proprio, nous a même organisé notre journée du lendemain : un de ses amis vigneron est venu nous chercher et nous a conduit chez lui pour une dégustation, puis il nous a emmené voir une église nichée dans la montagne, Ateni Sioni et enfin il nous a déposé sur le site qui a motivé notre venue, Uplistsikhe :

C’est une cité troglodyte qui date du VIe siècle avant JC, d’abord cité païenne, elle est plus tard (VIIe siècle après JC) devenue résidence des rois chrétiens et une place commerciale majeure sur la route de la soie. Il ne reste évidemment que peu de choses à voir, si ce n’est quelques caves, mais le spectacle se joue autour avec la vue incroyable sur la vallée.

L’hospitalité géorgienne s’est encore vérifiée le soir même : on prend les mêmes et on recommence mais cette fois pas de vin mais de la Chacha, une goutte faite maison par le voisin, à base d’estragon.

Pour notre dernière journée, nous avons tout de même fait un tour en ville en montant d’abord jusqu’à la forteresse puis en poussant jusqu’au musée Staline, dont nous avons seulement visité le wagon dans lequel il a fait le trajet jusqu’à Yalta. Ce n’est pas dans ce wagon mais dans un autre que nous monterons demain pour rejoindre la prochaine étape de ce voyage : Kutaisi.

1800km plus loin

Une semaine seulement que nous avons quitté la Mayenne mais nous avons l’impression d’en avoir déjà beaucoup vu.

Notre première étape était parisienne, histoire de voir quelques amis, de finir nos emplettes, de retrouver nos restaurants fétiches avant bien sûr de rejoindre l’aéroport mercredi matin. Alors oui, les aventuriers du rail qui prennent l’avion ce n’est pas vraiment sérieux mais trouver des destinations accessibles en train, pas trop chères, avec un temps correct, qui nous plaisent et qui soient sans risque pour Salomé, c’était vraiment une gageure. Mais ça fait quand même une sorte de fussoir.

Bref, ce premier vol s’est plutôt bien passé, même si la sus-citée Salomé était fatiguée et énervée et qu’on a eu un peu de mal à la faire dormir dans nos bras. Pas de problème d’oreilles à signaler, c’en est presque louche.

Notre trajet comprenait une escale de 9 heures à Varsovie, ce qui nous a permis de re-visiter cette ville (ici pour se rafraîchir la mémoire), qui nous avait laissé assez peu de souvenirs, seulement un goût de déjà-vu en parcourant certains endroits. Ça fait bizarre de se dire qu’on était là 4 ans plus tôt, sans Salomé et qu’on partait pour un voyage beaucoup plus long…

Le deuxième vol (de nuit et en retard d’une heure) a été un peu plus rude, Salomé étant encore plus fatiguée. Elle a dormi dans le porte-bébé pendant la journée mais pas autant que dans son lit. On est arrivés à Tbilisi à 5h du matin un peu assomés par le manque de sommeil.

Le manager (indien) de l’hôtel est venu nous récupérer à l’aéroport et nous a donné une grande chambre désuète dans un bâtiment qui ne ressemblait en rien aux photos de notre réservation. Nous étions trop fatigués pour chercher à comprendre et on a tous dormi jusqu’à midi. En creusant un peu par la suite, on apprend que ce bâtiment (qu’on refuse de qualifier d’hôtel tellement il est décati et malcommode) est dans la même rue que celui qu’on a réservé et qu’on nous a mis là parce que:

  • L’autre est en travaux
  • La chambre est mieux pour Salomé
  • Il y a une cuisine pour faire à manger pour Salomé

Rayez les mentions inutiles. Après avoir insisté, nous changeons de bâtiment le lendemain, pour une chambre nettement plus clean.

Nous avons visité Tbilisi un peu chaque jour en essayant de trouver un rythme qui convienne à Salomé (on tatonne, il faut encore travailler). La ville est partagée en plusieurs quartiers oscillant entre chic, joyeux bordel et abandon total. Dans les coins les moins bien lotis, les bâtiments en état de décomposition avancée sont légions et certains doivent être étayés pour ne pas s’écrouler. Malgré cela, la ville a beaucoup de charme, avec de beaux bâtiments, notamment des églises, une forteresse sur un promontoire rocheux, des parcs, une ambiance détendue et de beaux points de vue.

Le deuxième jour de visite a commencé par une mission: trouver une poussette pour Salomé qui sue à grosses gouttes dans le porte-bébé (et le porteur avec). C’est vrai qu’il fait bien chaud en ce moment et les nombreux arbres chargés de fruits (raisins, grenades, figues, kakis…) sont là pour confirmer qu’ici, il y a un vrai été ! Mission accomplie après pas mal de temps passé dans le marché, le centre commercial de la gare et autres boutiques. On avait presque abandonné quand on a croisé une dame avec une poussette qui nous a montré l’endroit précis où en trouver. Hallelujah!

Notre poussette en poche, nous pouvons nous balader plus tranquillement. Les passants sont nombreux à faire des risettes à Salomé et ça l’amuse beaucoup.
Pour admirer la ville d’en haut, nous avons pris le funiculaire et le téléphérique. Très joli!

Nous avons trouvé notre bonheur culinaire hier soir dans un petit restaurant sur fond de concert de musique géorgienne. Au menu un khachapuri adjaruli, une sorte d’excellente ratatouille géorgienne et des patates sautées aux oignons et épices. Le khachapuri est une sorte de pain recouvert de fromage et chaque région a le sien: rond, en forme de bateau, avec un oeuf, avec beaucoup de fromage, avec encore plus de fromage, le tout avec du beurre fondu dessus. Délicieux!

Aujourd’hui, c’était repos, carnet de voyage, blog, machine à laver et une petite sortie. À bientôt sur la route.

De retour

Nous vous avions quittés, cher public, après notre retour en France en août 2013. Nous revenions de 11 mois de voyage sans avion à travers l’Eurasie, fatigués, émerveillés et avec dans la tête déjà des idées de destinations pour un hypothétique prochain voyage.

Et bien, nous y sommes!

Notre vie a pas mal changé depuis ce mois d’août 2013, entre un changement de décor, une maison mais aussi et surtout, une nouvelle voyageuse pour se joindre à nous !

C’est elle qui nous a donné le plus de fil à retordre pour concocter un voyage au poil, alors voici ce que nous avons trouvé:

Nous commencerons par un très mauvais point en prenant l’avion (beurk) pour le Caucase, plus particulièrement la Géorgie et nous continuerons par l’Arménie puis l’Iran. Nous traverserons le golfe persique pour rejoindre les Emirats arabes unis et nous devrions terminer par le sultanat d’Oman. Devrions, parce que comme pour le voyage précédent, nous devrons nous adapter et peut être changer de plan en fonction des évènements et de Salomé.

Forcément, c’est un peu moins ambitieux que le précédent et moins long, mais enfant (et grand parents) oblige(nt), nous devons rester raisonnables et nous aurons déjà beaucoup à faire et à voir avec ce programme.

That’s all folks

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Après un passage éclair à Pragues, nous nous sommes retrouvés à Paris comme dans un rêve. Nous l’attendions ce retour, surtout depuis 1 mois ; plus il approchait, plus l’excitation augmentait. Mais une fois sur place, une pointe d’appréhension s’est mêlée à la joie de retrouver nos proches : un pincement de voir le voyage se terminer, une inquiétude sur notre « réadaptation », des tonnes de questions sur l’avenir… la seule certitude, c’est notre envie de recommencer dès que nos finances nous le permettront.

En attendant, voici quelques chiffres :

– 49 semaines
– 19 pays traversés
– 9 visas demandés, obtenus et utilisés
– 41 tampons dans le passeport

– plus de 49 000 km parcourus
– 55 trajets en train
– 49 trajets en bus
– 8 trajets en bateau
0 trajet en avion
– plus de 900 heures passées dans les transports (soit plus de 5 semaines d’affilée)

– un budget de 19 000 euros
– soit en moyenne 387 euros/semaine
– 18 monnaies manipulées
– 1 code de carte bleue oublié

– 22 expériences de couchsurfing (dont 22 positives) en Pologne, Lituanie, Lettonie, Estonie, Russie, Corée du Sud, Japon, Chine, Thaïlande, Malaisie, Vietnam et Kazakhstan (ainsi qu’à Conflans-Ste-Honorine et Paris)
– des nuits en yourte en Mongolie et au Kirghizstan
– des nuits dans des cabanes de jungle et de plage en Malaisie et au Cambodge
– des nuits dans un monastère chinois
– des nuits « chez l’habitant » au Laos et au Kirghizstan
– une nuit dans un bain public en Corée du Sud
– beaucoup de nuits dans des trains et quelques-unes dans des bus
– et le reste dans des hôtels et des auberges de jeunesse, allant de « très bien » à « très glauque  »

Le tout avec un sac à dos de 12 kilos en moyenne sur les épaules, un peu plus en hiver, un peu moins en été à cause d’une amplitude thermique d’environ 70°, avec un minimum de -28° atteint en Mongolie et un maximum de +42° en Thaïlande !

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Nous pensions rencontrer quelques difficultés sur la route, pendant les passages aux frontières, les recherches d’hébergements ou faire face à de gros imprévus, mais finalement tout a été très facile. Nous n’avons à déplorer que le vol d’une serviette de toilette, la perte de lunettes et de notre téléphone de secours et quelques classiques soucis de santé sans gravité.

En nous déplaçant sans avion, nous avons eu l’occasion de voir la transition de l’Europe à l’Asie, de ressentir toutes les changements de culture, de comportement, de paysage, de nourriture, de discuter avec beaucoup de gens d’horizons différents mais surtout d’écouter et d’apprendre. Notre mentalité européenne nous a sûrement fait perdre une partie des subtilités de ces changements mais nous avons l’impression de sortir enrichis de cette expérience.

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Nous avons bien sûr vécu de belles aventures, mais nous avons aussi raté beaucoup de grands événements même si nous avons toujours eu une pensée pour ceux qui sont nés, ceux qui sont devenus docteur, ceux qui ont changé de région ou de pays, ceux qui ont dû porter des plâtres, des pansements ou des minerves, ceux qui ont eu l’agrégation, ceux qui sont allés au Portugal, en Italie, aux Stazunis, au Cambodge, en Angleterre, en Slovénie, en Islande, au Vietnam, en Inde, à la Réunion, ceux qui ont acheté des maisons, ceux qui sont devenus parents, ceux qui ont eu 30 ans, ceux qui ont fait leurs 1ers pas et dit leurs 1ers mots, ceux qui ont fait des travaux, ceux qui ont passé le bac…

Maintenant nos sacs sont vides et nos affaires sont rangées dans l’attente d’un nouveau départ.

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To be continued…

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